Lucy

Lucy
2014
Luc Besson

Alors qu’on attend toujours la fameuse trilogie de science-fiction dantesque que nous avait promit Luc Besson, le réalisateur nous revient après une sacrée période de vaches maigres à nous inonder de ses scénarios inconsistants dans des gros films d’actions redondants. Un retour qu’on espérait énorme vu le potentiel illimité de son film, et l’attente était encore plus grande que prévue, affichant pas loin de 60 millions d’entrées dans le monde (459 M$), dont 5,4 millions d’entrées en France, faisant de lui le plus gros succès français de l’année à domicile, mais surtout le plus gros de tous les temps dans le monde, battant les Intouchables.

En moyenne, l’être humain utilise 10% de ses capacités cérébrales (un mensonge, mais j’y reviendrai). Que pourrait-on faire si nous avions accès à 100% de nos facultés cognitives ? Pour le professeur Norman (Morgan Freeman) qui a voué sa vie à l’étude du cerveau, ce doux rêve n’est que pure spéculation et on ne peut que fantasmer sur l’éventail des possibilités. Seulement pour Lucy (Scarlett Johansson), tout cela va devenir réalité. Une molécule de synthèse reproduisant le choc évolutif que reçoit un bébé dans le ventre de sa mère va être mit au point, et suite à un concours de circonstances, Lucy va se retrouver à devoir faire la mule pour des mafieux cherchant à exporter la molécule en Europe. Mais le produit va malencontreusement se mélanger à son  organisme, et les effets seront sans précédant.

Il y a certaines évolutions possibles, réalistes. Pas forcément la plus facile mais en tous cas l’une des plus pratiques, la régénération cellulaire pourrait être électriquement boostée par le cerveau, mais il serait alors intéressant de savoir quel en serait le coup du point de vu destruction des brins d’ADN. Au même titre, la télépathie et la pensée collective pourraient être provoquées par l’extension dans l’air des impulsions électriques cérébrales, et par là même le déplacement d’objets par la pensée serait acquis. Le film part donc de principes scientifiques honorables, mais il dérape d’emblée. Déjà l’histoire de 10% est fausse. Nous utilisons 100% des capacités de notre cerveau, mais jamais plus de 10% à la fois. Et puis sérieux, c’est quoi ce délire avec les asiatiques ? On ne comprend rien à leurs motivations et ils ne semblent même pas connaître l’origine ni les effets de leur propre produit, alors quand on les voit risquer leur vie pour le conserver, ça semble illogique. Mais bon, on a de belles scènes d’action, une actrice sublime et une tension croissante, donc on pardonne cette écriture à l’arrache avec ses méchants parodiques et un professeur inutile uniquement là pour expliquer au spectateur demeuré ce qu’il se passe. Mais ensuite le film part en vrille à force de vouloir partir le plus loin possible sans se soucier de la continuité de l’histoire. Pas non plus totalement raté, ça n’en reste pas moins du quasi foutage de gueule scénaristique. Le visuel rattrape les choses par des effets spéciaux classes et grandioses, mais ça n’en reste pas moins un croisement entre Transcendance et Her, la psychologie en moins (permettant néanmoins d’échapper au côté malsain). Du très grand spectacle comme prévu, et cela suffira sans doute au bonheur des moins exigeants, mais son histoire est une réelle déception.

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Une réponse à Lucy

  1. Julien dit :

    « Un croisement entre Transcendance et Her »…
    0 × 1 = 0…

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