Peter et Elliott le dragon

Peter et Elliott le dragon
2016
David Lowery

Usant plus que jamais de sa politique de « faire du neuf avec de l’ancien », Disney n’a de cesse que d’étendre ses franchises et multiplier les remakes de ses grands classiques, d’autant que la formule marche du tonnerre. D’une qualité pourtant discutable, la version « live » du Livre de la jungle occupe pour l’instant la quatrième place des plus gros succès de l’année avec près d’un milliard de recettes, derrière trois autres productions de la firme aux grandes oreilles. Les attentes étaient certes plus faibles dans le cas présent tant les 38 années passées ont fait du mal au film original, jouissant d’une réputation mitigée, mais avec seulement 142 M$ dans le monde cette remise au goût du jour s’est heurtée à une indifférence d’une ampleur inédite pour le studio. La fin d’un système d’arnaque ? Avec la version live de La Belle et la Bête dont la bande-annonce bat des records en terme de visionnage, rien n’est moins sûr…

Un route pleine de virages, une forêt dense bordant les deux côtés, une biche qui passe et c’est la voiture qui trépasse. À tout juste quatre ans, Peter avait perdu ses deux parents dans un accident et en cherchant refuge sur le bord de la chaussée il se fit même attaquer par des loups. Une courte aventure qui aurait pu se terminer là pour lui, mais un dragon qu’il baptisera Elliott lui sauva la vie. Six années durant, le petit enfant et l’animal vont vivre dans leur forêt loin du tracas de la civilisation, mais attiré par les beaux yeux d’une petite fille Peter fera l’erreur de trop s’approcher des hommes, l’être le plus dangereux qui soit.

Alors oui, c’est « bien fait » si on excepte le design atroce du dragon et sa modélisation tout sauf réaliste, mais on a déjà vu le film des centaines de fois. Un enfant qui se lie d’amitié avec une bête qui sera jugée à tord dangereuse, comprenant les mêmes rebondissements entre les détracteurs et les sauveurs, c’est exactement le scénario de Dragons, Belle et Sébastien, Le Dragon des mers – la dernière légende ou encore Croc-Blanc, et la moitié de ceux cités portent déjà sur la créature mythique cracheuse de feu. Même si la réalisation est très bonne, les jeux de lumière très esthétiques et le casting prestigieux (comprenant Robert Redford, Bryce Dallas Howard, Wes Bentley et Karl Urban), le vide scénaristique et l’absence d’originalité viendront rapidement à bout de notre patience. On pourrait à la rigueur conseiller le film aux enfants dont la faible culture cinématographique ne permet pas de déceler une telle redondance, mais même là l’enthousiasme ne sera que feint.

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