Astérix & Obélix : le Combat des Chefs
2025
Alain Chabat
Si un point fait à peu près consensus au niveau des adaptations live du petit gaulois moustachu, c’est que la seule « bonne » est celle d’Alain Chabat, Mission Cléopâtre, alors même que la fidélité au matériau de base est plus que limitée. L’idée de le voir revenir dans cet univers était pour beaucoup gageur, bien que personnellement, reprendre le style 3D des films d’animation d’Alexandre Astier (qui fait un petit rôle vocal) ne m’emballait pas des masses.
Comme dans les trois quart des Astérix, l’histoire est peu ou prou la même : César veut annexer le dernier village d’irréductibles gaulois, qui se reposent un peu trop sur leur potion magique sans laquelle ils auraient été balayés depuis longtemps. Cette fois l’empereur a un nouveau plan en ramenant la tradition du combat des chefs où un chef gaulois colonisé va représenter Rome pour renverser le dernier village. Seul hic, la potion magique qui rend impossible la confrontation. Il va donc falloir mettre un termes aux agissements du druide !
Etonnamment vu Mission Cléopâtre, on tient là de très loin l’adaptation la plus fidèle à la bande dessinée : jeux de mots foireux, brisage de quatrième mur et anachronismes phénoménaux, le tout dans le but de dresser le plus possibles de parallèles avec notre époque contemporaine. Et il faut dire que ça marche globalement très bien : une grande générosité de propositions, et dans le lot la plupart font mouche. J’ai notamment retenu le « – 50 avant quoi ? », l’histoire du climat et quelques anachronismes des speakers sympathiques, et même un personnage aussi insupportable sur le papier comme Metadata passe finalement assez bien. Il faut dire que le casting vocal de fou furieux aide pas mal : Gilles Lellouche est tellement bon en Obélix que j’aurais presque envie de tenter la purge de 2023, on retrouvera aussi Anaïs Demoustier, Laurent Lafitte, Thierry Lhermitte (lui aussi vraiment incroyable en Panoramix, idée à creuser), Jean-Pascal Zadi, Fred Testot, Géraldine Nakache, Jérome Commandeur, Grégory Gadebois, David Marsais et Grégoire Ludig. Pour quelqu’un qui n’aime pas tellement la BD de base, c’est presque miraculeux d’avoir autant apprécié cette « série », qui tient surtout du film d’animation classique, car avec un générique de 10 minutes à chacun des cinq épisodes, au cumulé la série fait tout juste 1h40. Après, rien de révolutionnaire ni dans la technique – certes joli pour de la série TV – ni dans son histoire, mais pour ce qu’on attendrait d’un Astérix, difficile d’imaginer tellement plus.