Lincoln

Lincoln
2013
Steven Spielberg

Nominé dans douze catégories aux Oscars, soit presque toutes, le film était l’un des grands présent de la dernière cérémonie, même s’il n’est sorti que durant l’année 2013 en France. Il y aura tout de même récolté un Oscar particulièrement prestigieux, celui du meilleur acteur pour justement son Lincoln, un prix accordé dans tous les autres festivals, donc unanime. Centré sur le dernier acte de la vie de l’un des plus célèbres président de l’histoire, le film fut un triomphe aux Etats-Unis avec 182 M$, mais on pourrait presque parler de bide à l’étranger qui pesa à peine pour un tiers des recettes (93 M$, pour un total de 275 M$). Un non-événement pour tous sauf un, et ça n’est pas un hasard.

Le film prend place en janvier 1865, alors que le président Lincoln (Daniel Day-Lewis) venait d’obtenir un second mandat et que la guerre civile faisait rage depuis déjà quatre ans. Une guerre qui n’a que trop duré et qu’il souhaite voir prendre fin, et la pierre angulaire de son projet serait une loi visant à abolir l’esclavage. Bon nombre sont contre, y compris dans son propre parti, mais si le 13° amendement passe, les sudistes déposeront les armes et cette loi dont il rêve, il ne pourra la faire passer qu’avec ses pouvoirs de guerre, et le temps presse car une rémission est imminente. Le 31 janvier, date du vote du nouvel amendement, scellera l’avenir du pays.

Lincoln est l’un des plus grands présidents américain de l’histoire qui s’est affranchi de ses prédécesseurs francs-maçons et a montré par le biais de son combat pour l’égalité des races et l’abolition de l’esclavage qu’un juif n’est pas forcément impliqué dans les complots sionistes et que par extensions tous les juifs ne sont pas des maîtres-esclaves comme Manuel Valls. On doute même de son appartenance aux Républicains tant il est plus ouvert que les Démocrates de l’époque, impensablement contre l’abolition de l’esclavage alors que les conservateurs sont pour. Le président est même représenté comme un vieil homme faible et las, trop gentil pour ce monde féroce, et qui se complet à raconter ses histoires au coin du feu comme un grand-père. On nous impose son personnage de grand homme déjà légendaire, de même que cette guerre, et une petite explication sur ce qui a conduit à cette situation aurait été souhaitable. Le film en devient même un peu prétentieux, se posant lui aussi comme celui retraçant l’événement le plus important de l’histoire, nous éblouissant de discours enflammés, de décors somptueux et d’acteurs extraordinaires (Daniel Day-Lewis est effectivement imposant, mais Tommy Lee Jones impressionne presque plus encore, et d’autres noms font plaisir à voir : Sally Field, Joseph Gordon-Levitt et Jackie Earle Haley). Mais à côté de ça, outre le procès en lui-même (quoiqu’un peu romancé), le film n’a rien de mémorable : les temps-mort sont légion, les discours interminables, l’histoire un peu faible, et la fin est particulièrement ratée. Un film qui présente donc admirablement bien, mais dont le fond trop léger empêche de prétendre à plus qu’une recomposition historique ennuyeuse par moments.

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