Trap


Trap
2024
M. Night Shyamalan

Génie ou immense fraude ? Alors qu’il avait enchaîné les excellents films au début de sa carrière entre Sixième Sens et Le Village, M. Night Shyamalan fut un peu trop vite porté aux nus, accumulant une quantité folle de purge innommables pendant carrément deux décennies. Beaucoup se sont excités sur Split et Glass, mais le premier était au mieux sympathique, et le second un gâchis monumental aussi frustrant que passablement débile et incohérent. Et que personne ne vienne me parler The Visit, assurément son pire étron dans une filmographie qui compte tout de même l’infâme Knock at the Cabine. Et encore une fois, la fraude va se révéler patente.

Pour se faire avoir, il faut tout de même appâter le chaland, et le bougre sait y faire avec des concepts forts et intrigants. On suivra cette fois Cooper (Josh Hartnett), alias le Boucher, un tueur en série qui va se rendre simplement à un concert avec sa fille. Une journée d’apparence ordinaire, mais la police a semble-t-il trouvé une preuve de l’intérêt du tueur pour l’artiste, avec de fortes suspicions sur sa présence au concert. Seront-ils le débusquer ? Saura t-il les berner ?

Classique jeu du chat et de la souris, avec un choix audacieux que de placer le récit du point de vue du tueur. Avec un Josh Hartnett signant un retour en force saisissant, un jeu de contre-enquête au sein d’un cadre atypique, le film partait sur de bons rails, d’autant que le bougre est aussi intelligent que dangereux. Un bilan solide, bien qu’ayant vite ses limites : même en prenant en compte les premières parties et les deux entractes, l’homme est tout de même trop enclin à s’éclipser et laisser sa fille seule. Pas exactement l’attitude de quelqu’un qui doit justement ne faire aucune vague. Puis vient le tournant sur comment sortir du concert… C’est un niveau de bêtise ahurissant, totalement incohérent avec son parcours si ingénieux, quoique certes jouant déjà bien trop avec le feu. On attend alors que tout parte en couille, car de cette décision, rien de bon ne peut en découler, avec en prime une starlette insipide, ou alors terriblement mal interprétée. Le film devient alors long, décevant et prévisible. Comme bien trop souvent, l’idée de départ était gageure, mais l’exécution laisse à désirer.

Publié dans Cinéma, Critiques | Laisser un commentaire

Un p’tit truc en plus


Un p’tit truc en plus
2024
Artus

Nous y voilà : le phénomène de l’année. Près de 11 millions d’entrées sur le seul territoire français, un raz-de-marée qui a duré tout l’été avec un maintient aussi exceptionnel que les retours spectateurs furent dithyrambiques. En même temps, qui oserait dire du mal d’une comédie populaire sur fond d’acceptation du handicap ? Eh bien la presse a refusé pour une fois le consensuel, avec des retours bien plus mitigés, et à raison.

L’histoire est quelque peu banale au possible : apprendre de la différence. Paulo (Artus) et son père (Clovis Cornillac) vont se retrouver malgré eux dans une colonie pour handicapés (dirigée par Alice Belaïdi) après avoir voulu fuir la police suite à un braquage. Un concours de circonstances hasardeux qui leur permettra de se retrouver confrontés à des handicapés mentaux, qui, plod twist, sont aussi des être humains.

Les bons sentiments, ça va bien deux minutes, mais ça ne suffit pas en tant que soi, et c’est presque trop facile. Si déjà on pourrait pester sur la présence dans la bande-annonce d’absolument tous les meilleurs moments, le scénario est au mieux fainéant, et l’humour pas toujours si efficace. Tout est cousu de fils blancs, l’écriture des personnages est soit lacunaire soit caricaturale, et la gestion de l’humour est clairement problématique. Par exemple le « elle a l’habitude » est instauré dès les premières minutes, puis sera oublié pendant plus d’une heure avant de ressortir quatre fois en dix minutes. Un équilibrage à revoir… On ne s’ennui pas, ça reste une comédie efficace et le thème de la différence n’est pas traité aussi lourdement qu’à l’accoutumé, mais de là à avoir un tel succès ? Un phénomène de moutonnerie autour de la bienpensance donc, surcôté au possible pour un divertissement tout juste passable.

Publié dans Cinéma, Critiques | Laisser un commentaire

Sans un bruit 2


Sans un bruit 2
2021
John Krasinski

Si mon jugement s’est légèrement amélioré depuis mon premier visionnage clairement décevant, il n’en reste pas moins que le premier Sans un bruit était un concept original, bien qu’un peu fauché, aux créatures copiées collées de Stranger Things, et surtout aux personnages foncièrement débiles qui ruinaient l’expérience. Pourquoi ne pas dormir tranquillement sous la cascade ou y construire leur abri ? Pourquoi pas un bunker tant les Etats-Unis en sont bardés ? Mais bon, il faut savoir laisser une seconde chance, d’autant que cette suite avait quelques arguments de poids comme le fait que le budget ait été multiplié par cinq, et que son succès en salle dans un contexte de réouverture timide des cinémas était une sacrément belle surprise.

Après une scène d’introduction montrant comment la famille du premier film (John Krasinski et Emily Blunt) ont vécu le premier assaut, on reprend les choses là où elles s’étaient arrêtées. Plutôt que de rester tranquillement dans leur maison, ils vont décider de partir retourner en ville. Et bizarrement, la situation ne s’est pas améliorée toute seule.

Le postulat de cette suite opportuniste est à la fois désastreux et intéressant, bien que sujet à des problèmes majeurs. Déjà pourquoi partir tant ils ne semblaient manquer de rien ? Pourquoi se mettre en danger si ce n’est se créer soi-même ses propres problèmes ? L’élément perturbateur est donc de son propre chef, ce qui est passablement stupide. Passé cette amertume, la petite fille, cauchemar de bêtise du premier opus, propose enfin une vraie bonne idée : étendre son système d’ultrason qui rend les créatures vulnérables. Ce qui aurait dû être la fin logique du premier film se trouve donc péniblement étiré comme l’unique enjeu, les autres étant purement artificiels, reposant là encore sur les erreurs / conneries des personnages. Au moins, c’est visuellement abouti, l’ambiance est là et Cillian Murphy montre que le monde restant n’est pas totalement pourri malgré les apparences, bien que là encore, le traitement soit plus que faiblard (une seule scène pour montrer ceux qui ont mal tourné). Avec en prime une fin abrupte qui arrête l’histoire là où son troisième acte aurait dû commencer, la frustration est immense. Du bon potentiel, mais l’écriture fait vraiment trop série B pour ados attardés.

 

Publié dans Cinéma, Critiques | Laisser un commentaire

The Hunt


The Hunt
2020
Craig Zobel

Voici le film qui a eu très exactement le pire timing possible : il est sorti le fameux weekend noir où l’annonce de la pandémie Covid a été faite, entraînant la pire fréquentation de l’histoire pour les salles américaines, et dès son cinquième jour dans des salles au mieux clairsemées, la fermeture générale fut prononcée. Et au final, le film a plus sa place sur Netflix où ce genre de concept peut faire un petit buzz, avant d’être aussitôt oublié.

Chasser les animaux, ça a vite ses limites : des créatures innocentes, sans défense, c’est aussi moralement discutable que son challenge est inexistant. Alors que des humains, créatures aussi débiles que malfaisantes, voilà qui serait bien plus noble, avec potentiellement une certaine résistance grisante ! Suite à des rumeurs sur ce genre de pratique, Athena (Hilary Swank) va décider de tenter l’expérience pour de vrai, en ramassant quelques déchets humains (incluant Betty Gilpin et Justin Hartley) sélectionnés pour l’occasion.

L’idée n’est pas originale pour un sou, mais pourquoi pas, d’autant que le film démarre de façon assez fourbe en présentant coup sur coup des personnages qu’on croit être les principaux protagonistes, pour mieux nous surprendre. A mi chemin entre un Battle Royal à deux équipes et un The Game où la conspiration est le maître mot, le potentiel était assez énorme, et le début marche assez bien d’ailleurs. Puis les limitations (budget ?) se font sentir : trop peu de décors, des enjeux inexistants et une ampleur limitée. La fin est même un peu fainéante, trouvant des échos à Kill Bill et Hostel, sans en avoir la force d’originalité. Aussi bon que fut le départ, le développement est trop décevant, condamnant le film à un petit plaisir qui sera malheureusement très passager.

Publié dans Cinéma, Critiques | Laisser un commentaire

Pourris gâtés


Pourris gâtés
2021
Nicolas Cuche

On dit souvent que la société se capitalise de plus en plus, avec une télévision morte, le support physique en voie d’extinction, et que le streaming fait naître une ère de l’immédiat. Et pourtant, avant que Sous la Seine ne vienne le déloger de sa première place, ce bide en salle (à peine plus de quatre cent mille entrées) est resté plusieurs années durant le film en langue française le plus vu de tous les temps sur un service de streaming, en l’occurrence Netflix. Un engouement justifié ?

L’argent fait-il le bonheur ? En partie, mais attention à ne pas en oublier la valeur des choses. Veuf depuis quinze ans, Francis (Gerard Jugnot) va faire le douloureux constat qu’il a tout simplement pourri gâté ses enfants : Stella (Camille Lou) se pavane comme une princesse dans sa bulle (de champagne) ; Alexandre (Louka Meliava) se croit antisystème en fermant les yeux sur sa propre condition ; et Philippe (Artus) se prend pour un grand entrepreneur car papa finance toutes ses lubies. Pour les reconnecter à la réalité, il va mettre en scène sa ruine, les obligeant à se terrer dans une vieille maison délabrée et à travailler.

Le concept de confronter les milieux sociaux est vieux comme le monde, mais le potentiel comique pouvait être là, et le film s’en sort assez bien. Il prend le temps d’installer convenablement cette vie de débauche, en quoi elle est problématique, évitant donc de cramer instantanément sa carte. La suite est cousue de fils blancs, mais en plutôt fin il faut le dire. On constate très vite que si oui, les enfants sont déconnectés du réel, c’était avant tout un souci d’éducation, et donc la faute du père. Le principe de l’arroseur arrosé : il croyait donner une leçon à ses enfants, mais c’est lui qui en recevra une. Le développement de chaque protagoniste est suffisamment équilibré pour que chaque histoire soit intéressante à suivre, et il faut bien dire que le casting s’en sort avec les honneurs, notamment Camille Lou très touchante en princesse qui se croyait ange et dont on va couper les ailes, mais qui se montrera plus forte que ce qu’on pouvait penser. On notera aussi un humour souvent bon, comme par exemple le prétendant Argentin dont la cupidité sera au niveau de son absence de morale. Un film assez basique, à la formule éculée au possible, mais qui à défaut de la révolutionner, va réussir à rendre une version presque aboutie.

Publié dans Cinéma, Critiques | Laisser un commentaire

The Noel Diary


The Noel Diary
2022
Charles Shyer

Dans la grande tradition actuelle, le genre des films de Noël, autrefois de véritables événements qui ont marqué des générations entières comme la saga Super Noël, se cantonne désormais à  de vulgaires productions à peine dignes d’être diffusés un après-midi sur une chaîne de télé. Dans le doute, on se dit que l’un d’eux sera peut-être un peu moins nul, mais non.

On suivra un certain Jake Turner (Justin Hartley), écrivain à succès à qui il ne manque rien dans sa vie, hormis l’amour. Or justement, en période de Noël, venant faire le tri dans les affaires de sa mère décédée, une jeune femme va débouler dans sa vie : la fille abandonnée de la gouvernante de sa famille quand il était petit.

En plus d’accumuler tous les clichés possibles et les pires poncifs imaginables, le film part sur des bases catastrophiques : l’amour téléphoné nous propose un connard de playboy qui ne provoque aucune empathie, et en face la dame est tout simplement fiancée, en passe de se marier. Le pire c’est qu’il le sait, elle s’en vante. Donc d’un côté on a un gars qui a déjà tout et qui ne peut s’empêcher de convoiter la fiancée d’un autre, et de l’autre une salope qui lâche toute sa vie pour le premier riche venu. Lamentable, insupportable. Plus encore, tous les dramas en toile de fond n’existent que parce personne ne se parle, font de bonnes actions en les faisant passer pour de mauvaises et sont donc détestés à tort. Si au niveau de la mise en scène, des décors ou des acteurs, tout est plutôt bon, l’histoire est si mal écrite, si antipathique et véhiculant des valeurs tellement opposées à l’esprit de Noël qu’on ne peut que passer un mauvais moment, à moins d’être une personne odieuse à la morale détestable.

Publié dans Cinéma, Critiques | Laisser un commentaire

Wedding Nightmare


Wedding Nightmare
2019
Tyler Gillett, Matt Bettinelli-Olpin

Joli succès surprise à sa sortie, le film fait parti de ces films d’horreur à petit budget (6M$) qui a su générer de forts profits avec des gains pratiquement multipliés par dix, avec un concept fort qui fera le succès de Squid Game : transposer un jeu d’enfant en jeu macabre. Et pour une fois, non seulement le concept a du sens, mais son exécution sera des plus réussies.

Le mariage, le plus beau jour d’une vie ? Pas pour tout le monde. Se croyant chanceuse d’intégrer une riche famille aristocrate (incluant Andie MacDowell et Adam Brody), Grace (Samara Weaving) va découvrir que la richesse de sa belle famille s’est bâtie sur des croyances occultes terrifiantes à base de rituels, dont l’un d’eux est que chaque pièce rapportée doit passer une épreuve le soir du mariage. Et pour elle, pas de chance, un sacrifice sera demandé : le jeu du cache-cache. Elle doit se cacher jusqu’au lever du soleil pour survivre, tandis que sa belle-famille va tout faire pour la trouver et la tuer, sous peine de subir une soi-disant malédiction.

De riches fous, enragés et armés, une pauvre femme, la fleur au couteau et ne se doutant de rien. Outre l’excellence du choix des décors (immense manoir regorgeant de pièces et passages secrets, avec des dangers dans chaque recoin), le fait de se retrouver prit au dépourvu comme l’héroïne nous place dans une situation d’empathie décuplant le stresse de cette chasse à l’homme où personne ne peut s’en sortir gagnant. A une seule exception près, on se réjouira de constater que non seulement la mariée est une sacrée battante, mais en plus ses réactions font montre d’un beau sang-froid et d’une forte intelligence. Du slasher à la fois classique, inversé et intelligent, un rare combo qui fait plaisir. L’imagerie est sublime, la mise en scène efficace, l’humour parfaitement dosé et tombant à pic, la musique rajoute beaucoup de cachet à l’ambiance, et la fin est même réussie. Pas de révolution du genre, mais c’est très bien fait, évitant les écueils habituels.

Publié dans Cinéma, Critiques | Laisser un commentaire

Une Femme en jeu


Une Femme en jeu
2024
Anna Kendrick

Cinq ans après Extremely Wicked, Shockingly Evil and Vile, Netflix remet le couvert dans le genre biopic d’un tueur en série, qui là encore, sera un homme amateur de jeunes femmes (mais pas pas queue). Cette fois, l’histoire ne centrera pas son récit autour d’un procès dévoilant le monstre se cachant sournoisement derrière le gendre idéal, mais autour d’une émission d’apparence anodine.

Le film nous plonge au cœur des années 70 dans leur version américaine de Tournez ménage. Actrice n’arrivant pas à percer faute d’accepter de se prostituer auprès des producteurs, Cheryl (Anna Kendrick) va se retrouver à tenter sa chance dans une émission de rencontres, où elle devra discuter avec trois inconnus devant de leur côté essayer de la séduire. Seulement voilà, l’un des trois se trouve être un dangereux tueur en série.

Si le concept ne paye pas de mine de prime à bord, il faut surtout le voir comme un culot assez phénoménal : un type fou furieux qui viole et tue de jeunes femmes chaque semaine, vient se pavaner à la télé l’air de rien entre deux meurtres. Un mélange de fascination, amusement et terreur ponctue donc le long-métrage, avec il est vrai un talent certain. Outre la force comique de l’émission en elle-même, dont la parodie des Inconnus semble presque une copie conforme en réalité, voir le mode opératoire si facile, avec en parallèle le côté hippie d’une société moralement à l’agonie, cela rend d’autant plus fort le témoignage temporel d’une époque d’habitude portée aux nues comme la fin de l’âge d’or avant que tout ne parte en vrille. Dans un sens oui, mais ça serait passer sous le tapis un sacré paquet de saloperies et dérives, et le film les met en lumière avec un certain brio, sans compter la fascination morbide de voir jusqu’où peuvent aller certains esprits dérangés. Petit mot sur le tueur d’ailleurs, dont la ressemblance physique confondante avec MisterJDay est des plus cocasses.

Publié dans Cinéma, Critiques | Laisser un commentaire

Red Notice


Red Notice
2021
Rawson Marshall Thurber

Production phare de Netflix, il reste – et de très loin – leur film le plus vu de tous les temps avec près de 240 millions de visionnages. Il faut dire que les comédies d’actions sont un genre populaire, et que le trio d’affiche est des plus racoleurs. Pour autant, les critiques mitigées à sa sortie et son côté mainstream poussé au maximum m’avait totalement rebuté sur le coup.

Un agent, deux voleurs, un butin colossal. Un riche émirat est près à débourser un tiers de milliard pour le cadeau du mariage de sa fille pour réunir les trois œufs de Cléopâtre. De fait, les voleurs de tous horizons vont se ruer sur l’occasion, notamment Booth (Ryan Reynolds) et Bishop (Gal Gadot), deux braqueurs de renom. L’agent du FBI Hartley (Dwayne Johnson) va tenter de s’interposer entre eux et des trésors d’archéologie qui se doivent de rester dans des musées pour tous, et non accaparés par de stupides milliardaires déconnectés.

Sorte de pastiche de film d’espionnage, Red Notice échoue un peu là où s’est vautré récemment Argylle : les films à la James Bond sont soit ancrés dans une époque révolue, soit des produits de consommations peu brillants intellectuellement, voir déjà imprégnés d’auto-dérision. On retrouve donc peu ou prou les mêmes ficelles scénaristiques pompeuses voir ennuyeuses, avec en revanche une part belle faite à l’aventure. Et bien que certains décors fassent toc, puant la production fainéante usant de fonds verts, globalement le dépaysement est là avec la plupart des endroits visités semblant crédibles. Et il faut aussi reconnaître un humour efficace, dans une dynamique certes peu inspirée très Deadpool, mais ça reste bien plus amusant que son troisième opus aux blagues redondantes et autocentrées, un filon bien vite épuisé. Je comprend l’engouement, mais ça reste effectivement trop lisse comme craint initialement.

Publié dans Cinéma, Critiques | Laisser un commentaire

The Fundamentals of caring


The Fundamentals Of Caring
2016
Rob Burnett

Alors que Noël approche, Netflix ressort de ses cartons leurs productions maison qui véhiculent le genre de concepts qui vont bien dans le thème, histoire de préparer le public en commençant à mettre en avant ce genre de contenu. Sinon, comment et pourquoi tomber dessus en suggestion huit ans après sa disponibilité ?

Qui est le plus handicapé entre celui physique et celui sentimental ? Bien que l’un n’empêche pas l’autre. Ecrivain raté en instance de divorce après avoir été responsable de la mort de leur fils, Ben (Paul Rudd) s’est reconverti en aide-soignant, s’occupant désormais de Trevor, un garçon handicapé, semblant n’attendre que la mort. Alors qu’il ne lui reste qu’une poignée d’années à vivre, il n’a qu’une alimentation risible, aucun passe-temps et ne fait que se vautrer à regarder passif la télévision. Ben va donc entreprendre de le sortir de sa bulle et lui faire vivre un road trip.

Mettre en image une personne handicapée, c’est une parabole un peu facile des barrières qu’on se met soi-même, et plus globalement du rejet / de la peur de la différence. Donc bien évidemment, le traitement sera hautement bienveillant, presque consensuel même. Pas de surprises, un ton très léger et sympathiques, même si la petite touche d’originalité concernant l’autodérision humoristique est assez efficace. Le casting donne cependant un attrait certain, avec en prime la charmante Selena Gomez, bien que son rôle de jeune rebelle soit d’une platitude confondante. Difficile de trouver grand chose à reprocher au film, il fait peu ou prou ce qu’on attendrait de ce genre d’histoire, et ce de façon plutôt efficace. Sympathique, mais qui reste en surface.

Publié dans Cinéma, Critiques | Laisser un commentaire