Indiana Jones et la Dernière Croisade
1989
Steven Spielberg
Avec 50 M$ investis et 720 M$ récoltés en deux films, la saga Indiana Jones avait démarré très fort, portée par des critiques enthousiastes, visiblement pas dérangées par un scénario quasi absent. Toujours réalisé par Steven Spielberg, cette troisième aventure est en réalité la première suite des Aventuriers de l’Arche perdue, Le Temple maudit étant un préquel. Au menu la même recette « gagnante » que le premier film : la quête d’un artefact religieux et des nazis. Un choix visiblement payant vu les 474 M$ amassés.
Malgré les neuf ans écoulés entre les deux derniers films chronologiques, l’histoire se situe ici en 1938, soit tout juste deux ans après avoir arraché l’arche d’alliance aux allemands. Cette fois, Indiana Jones (Harrison Ford) est en quête de rien de moins que le Graal, célèbre coupe ayant reçu le sang du Christ après sa crucifixion, et dont les pouvoirs apporteraient l’immortalité à qui s’en servirait. Une quête qui incombait en réalité à son père, Henry Jones (Sean Connery), lui aussi archéologue, mais qui fut prisonnier par les nazis. Objectif : sauver son père de l’ennemi le plus dangereux au monde, et trouver la relique la plus convoitée de l’histoire.
Le film commence très bien avec un flash-back sympathique sur Indi en 1912, nous montrant d’où lui vient cette passion et introduisant son mentor spirituel, un badass total. Mais seulement voilà : ce nouveau personnage est tué par Indi 26 ans plus tard dans la scène qui suit, paf. Puis c’est encore les allemands les méchants – avec au passage une séquence ridicule où ils brûlent des livres, alors même que Hitler était un fervent défenseur de l’art – et on recherche encore un objet divin. Une redite qui aurait pu très mal passer, mais le film en tire une certaine ironie comique et d’autres points évoluent dans le bon sens. La réalisation gagne en personnalité, on voyage plus, les décors sont mieux mit en valeur, Indi n’est plus le seul personnage charismatique, et même le scénario gagne en qualité. La méthode de notre archéologue est toujours aussi brutale, mais l’histoire est un peu mieux structurée et repose sur quelques énigmes, ajoutant de la crédibilité aux découvertes. Pas vraiment de révolution, mais la formule est légèrement moins bancale, trouvant un juste milieu entre ce qui avait été instauré et les éléments nouveaux. Toujours pas un grand film, mais le spectacle est de meilleure qualité.