OSS 117 se déchaîne

OSS 117 se déchaîne
1963
André Hunebelle

Avant de devenir un diptyque des plus populaires avec plus de 4,8 millions d’entrées en 2006 et 2009, le pseudo espion un peu maladroit et terriblement dragueur qu’est OSS 117 avait déjà connu son heure de gloire au milieu des années 60 avec deux films encore plus populaires à l’époque, cumulant presque cinq millions de spectateurs (sans compter les trois pseudo suites au casting changeant, ajoutant presque six millions d’entrées). Pourtant, voilà bien des débuts calamiteux.

En pleine guerre froide, l’armée russe aurait mit au point un détecteur de missiles, leur permettant de trouver et détruire les armes de dissuasion occidentales, mettant en péril l’équilibre des forces. OSS 117, alias Hubert Bonnisseur de la Bath, agent secret français, est chargé de partir en Corse pour démasquer les mafieux qui se cachent derrière cette affaire.

Sans doute grâce au tout premier James Bond sorti quelques mois plus tôt, un engouement sans précédent s’était créé autour des agents secrets, car sinon il serai difficile d’expliquer le succès de ce film. Le scénario est une aberration totale, abusant des pires clichés de l’histoire du cinéma et ne cherchant jamais la logique dans le déroulement des choses. La première scène du film, en plongée près d’une île Italienne, commence très fort à ce petit jeu là avec un tireur capable de toucher un homme à plusieurs dizaines de mètres de profondeur sous l’eau, tout en étant incapable d’atteindre le bateau qui se trouvait juste au dessus. L’enchaînement est poussif, l’enquête inexistante, et le film n’étant pas parodique contrairement au reboot, rien ne vient justifier cela. C’est filmé avec les pieds, les raccords sont atrocement visibles avec des plans saccadés, le montage est soporifique, et les acteurs sont cabotins au possible. Quelques passages drôle malgré tout, ne serait-ce que par le décalage générationnel et les techniques de séduction à la limite de l’agression. Heureusement que toutes les femmes de l’époque étaient de pauvres choses éperdument amoureuses du premier macho venu. Lamentable donc, et on s’étonne même que quelqu’un se soit dit qu’il y résidait un certain potentiel pour le remettre au goût du jour.

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