A Young Doctor’s Notebook

A Young Doctor’s Notebook
2012 – 2013
Alex Hardcastle, Robert McKillop

Alors que les séries britanniques prennent de plus en plus d’importance ces dernières années, s’exportant de mieux en mieux, l’une d’elles, mettant pourtant en scène l’un des acteurs les plus connus au monde, a peiné à trouver son public, n’a jamais vraiment dépasser ses frontières, et n’est d’ailleurs jamais arrivée chez nous. L’humour noir est-il si difficile à vendre ? Il faut croire que oui, car cette mini série de deux saisons de quatre épisodes de vingt minutes chacune vaut assez largement le détour.

Mélangeant passé et « présent », la série raconte les débuts en tant que médecin de Nika Vladmir Bomgard (Daniel Radcliffe). Brillant étudiant de l’école de Moscou ayant obtenu quinze fois la note maximum, il démarrera sa carrière en 1917 dans l’hôpital Leopold Leopoldovitch, battisse perdue au fin fond de la Russie. Jeté dans le feu de l’action dans un lieu lugubre, entouré par un fou et deux laiderons inhospitalières dont l’une n’a de cesse de lui rappeler l’infini talent de son prédécesseur, son séjour de deux ans s’annonçait comme invivable, et pourtant, contemplant son journal passé en 1935, Nika (Jon Hamm), alors rattrapé par sa dépendance à la morphine, se rappelle les événements passés avec nostalgie, les considérant comme la plus belle période de sa vie.

Vous pensiez que Dr House était déjà une série médicale des plus sombres et cynique ? Eh bien ici on pulvérise tous les records établis, nous plongeant dans le lieu le plus glacial et triste au monde, peuplé par quatre âmes désabusées, cherchant tant bien que mal une once de lumière dans ce monde en crise, bien que le conflit bolchevique et la guerre mondiale en trame de fond ne sont qu’à peine évoqués, et n’ont pas grande influence sur le récit. Le principe est simple, montrant l’évolution qui a conduit le jeune docteur à son état de décrépitude final par le biais d’une double narration où l’action passée, contée au présent, se transforme en schizophrénie entre les deux âges du héros, s’axant sur les problèmes de la morphine en y mêlant une grosse dose d’humour noir ravageur. C’est osé et pourtant ça marche, la série n’hésite pas à faire de la syphilis ou des amputations un running-gag, et l’effet est immédiat. L’ambiance sombre est magnifique, la narration prenante, la mise en scène parfaite, et les acteurs, notamment les deux incarnations du héros, sont impeccables. C’est très court, alors pas de raisons de passer à côté, surtout si on souhaite découvrir le plus emblématique sorcier de l’histoire sous un jour nouveau.

Ce contenu a été publié dans Critiques, Série. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *