Les 4 Fantastiques

Les 4 Fantastiques
2005
Tim Story

Alors qu’au moment où vous lirez ces lignes le reboot sera déjà sorti, très probablement acclamé par les spectateurs, un premier diptyque bien moins populaire avait débarqué il y a de ça à peine dix ans. Le Marvel Cinematic Univers n’existait pas encore au cinéma, et les films de super-héros étaient assez rares, les X-Men et Spider-Man étant les seuls représentant de l’écurie, et la concurrence DC traînait la patte avec un reboot pas très rentable sorti un mois plus tôt, Batman Begins. Avec des recettes équivalentes (330 M$), ce film beaucoup moins dépensier avait réussi à tirer son épingle du jeu, mais on se demande bien pourquoi.

D’après des études qu’il a réalisé, le docteur et scientifique Reed Richards (Ioan Gruffudd) pense que des vagues d’énergie cosmique seraient à l’origine des grandes évolutions biologiques de l’histoire, et il est convaincu que la prochaine pourrait sauver l’humanité des cancers et autres maladies, et peut-être leur apporter bien plus. Aidé par le milliardaire von Doom (Julian McMahon) pour aller dans l’espace et examiner de près l’un de ces phénomènes qui frôlera la Terre, son expérience va mal tourner, et l’équipage, incluant son meilleur ami Ben, son ex petite amie Sue (Jessica Alba) et le frère de cette dernière, Johnny (Chris Evans), va se retrouver exposé à cette vague, subissant de lourdes séquelles. À leurs réveils, Reed était devenu l’homme-élastique, Ben La Chose, un colosse de pierre à la force surhumaine, Sue la femme-invisible, capable de projeter aussi des champs de force, et Johnny la Torche, pouvant dégager de son corps d’intenses chaleurs, et même s’en servir pour voler dans les airs.

Quand on pense que le comics fait parti des plus populaires, on a du mal à le croire tant le film est mauvais. Il est toujours très délicat d’aborder la création des super-héros, mais là on explose la barrière du ridicule. Le problème ne vient pas de l’irradiation, car après tout ça peut se tenir, mais de comment ils ont été irradiés. Celui qui se pose comme le plus grand scientifique au monde fait une erreur de calcul, se plante sur la protection du vaisseau, et on se demande pourquoi il est allé dans l’espace puisqu’au final il n’a fait aucun relevé ni observation. Et c’est là l’un des gros problèmes du scénario, qui sinon est très banal entre le monde qui les découvre, les appréhende, découvrent un super-vilain, ils sauvent le monde et youpi ce sont des héros. Dès que le film se la joue scientifique, ce qui est quasiment permanent, il se ridiculise, et nous assomme au passage de dialogues stupides. Autre problème du scénario, mais qui provient du comics : la distribution des pouvoirs. D’un côté on a la Torche, capable de créer une super-nova, de voler et tout, de même qu’une femme aux barrières invisibles surpuissantes, et de l’autre on a une brute un peu forte, et un homme élastique qui module son corps. Y’a quand même du gros foutage de gueule niveau répartition. Visuellement le bât blesse aussi. Malgré les 100 M$ de budget, on dirait presque un téléfilm. Quelques effets spéciaux sont acceptables, mais pour une écrasante majorité c’est désuet, voir carrément repoussant. La réalisation est dénuée d’ambition, et le casting est assez mauvais. Il y a bien Johnny le séducteur-flambeur qui nous décroche quelques sourires avec ses blagues, mais si potentiel il y avait, sans parler de massacre intégral, on ne peut décemment pas se déclarer satisfait.

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