Very Bad Dads
2015
Sean Anders
Parce qu’en France la distribution des films c’est yolo, cet énorme succès à 250 M$ dans le monde, et dont la suite débarque dans deux semaines aux Etats-Unis, ce mastodonte de la comédie n’a même pas eu droit à une sortie en salle. Il est vrai que l’humour américain est souvent très particulier et que nous n’y somme que rarement réceptif, mais quelle erreur ! Pour une fois, on tient enfin une comédie très drôle et pas trop débile.
Dans notre société moderne où le mariage n’a plus aucune valeur et où les enfants ne représentent plus le ciment d’une relation, les familles recomposées se multiplient autant que ce que la fidélité disparaît de notre charte morale. Nouvel amant d’une mère de deux enfants, Brad (Will Ferrell) voulait néanmoins faire les choses bien, se dévouant corps et âme à sa nouvelle famille, espérant devenir un vrai père et un mari aimé. Alors qu’il touchait au but, arrivant à gagner petit à petit la confiance de ses enfants par alliance, une menace à l’ampleur insoupçonnée va faire surface : Dusty (Mark Wahlberg), le père biologique. Ultra beau-gosse, d’une classe infinie et à la musculature imposante, il va en plus se révéler avoir des qualités humaines imparables, faisant de lui une sérieuse menace.
On est tous l’ex de quelqu’un, et pour ceux qui ont momentanément une moitié, cette personne a elle aussi une pléthore d’anciens prétendants ou prétendantes, faisant qu’on est toujours plus ou moins en compétition avec des fantômes sur tous les tableaux. Alors quand pour des raisons inconnues un challenger bien plus crédible entre dans l’arène, il y a de quoi flipper. Un principe que le film exagère à outrance en opposant deux physiques radicalement différents, grand et gros ours gentil Vs bad guy badass trapu et costaud, mais ça marche indubitablement. Le charisme de Dusty aide beaucoup à rendre cette confrontation intéressante, mais plus que ça le film trouve de belles idées pour rendre l’expérience très drôle, notamment dans l’outrance. Le coup de la moto est bien trop gros par exemple, mais nous le balancer en plan séquence rend l’enchaînement presque crédible. La capacité de Dusty à être exceptionnel est juste jubilatoire, offrant un sentiment de surenchère faisant de chaque défaite de Brad un moment hilarant. Très peu de passages sont vraiment débiles à la sauce américaine, c’est-à-dire en humiliation publique et compagnie, et globalement l’humour fait des ravages. C’est bien simple, je ne me rappelle même plus de la dernière comédie américaine qui m’ait fait autant rire. Je n’ai qu’une chose à dire : foncez !
J’ai foncé… J’ai regretté !
Justement, je ne supporte pas l’humour américain débile, et tu dis « très peu de passages sont vraiment débiles à la sauce américaine ». Je t’ai cru…
Or la moitié du film parle des parties génitales des deux protagonistes.
Le coup de la moto volante est franchement lamentable. Ça fait perdre toute crédibilité au film. Les personnages ne sont pas réalistes du tout. Tout est dans l’excès.
Bref, je n’ai pas ri une seule fois… À réserver malgré ce que tu dis aux adeptes de comédies américaines bien grasses.
On voit que t’as perdu l’habitude, mais ne pas avoir d’humour scatophile ni une surenchère d’humiliations publiques c’est énorme, et niveau outrance on est très loin de films français comme « Epouse-moi mon pote ». Le coup des parties ça reste très métaphorique, jamais graphique, et là encore pour du made in usa c’est exceptionnel. Niveau retenu et finesse on est sur le très haut du panier, surtout que je ressortais alors de Get Hard, autrement plus trash, vulgaire et improbable.