Le Petit monde de Don Camillo

Le Petit monde de Don Camillo
1952
Julien Duvivier

On parle beaucoup de la mode des suites à Hollywood, mais ça serait avoir la mémoire courte puisque la pratique a lieu depuis l’invention du cinéma pour ainsi dire. Saga mythique du cinéma français porté par l’emblématique Don Camillo incarné par le légendaire Fernandel, la franchise du curé bagarreur a connu pas moins de cinq films, et même pratiquement six si le dernier de 1970 n’avait pas changé son casting des suites de la maladie de son interprète, et sans lui les autres n’ont pas souhaité suivre.

Ce premier film pose la base de ce qui fera le sel de la licence à succès : le bras de fer entre un curé au sang chaud, Don Camillo (Fernandel), et un maire nouvellement élu, un communiste répondant au nom de Peppone (Gino Cervi). La ville est à l’image des deux hommes, scindée en deux entre le petit peuple qui a porté les valeurs du communisme au pouvoir local, et de l’autre les grands exploitants agricoles riches, soutenus dans leur boycott par leur curé, voyant en le maire et ses soutiens des monstres rouges qui vont à l’encontre des préceptes de Dieu.

Dans un contexte d’après guerre où le communisme a fait énormément de mal et où la Guerre Froide maintient les tensions, il est étonnant de voir un film oser dé-diaboliser ce qu’on qualifiait alors de vermine. Les réactions sont virulentes, les personnages un peu caricaturaux, de même que leurs histoires avec forcément au milieu de tout ça un gentil couple mignon qui veut unifier tout le monde autour de leur amour. C’est d’autant moins fin qu’un mur est littéralement érigé entre les deux camps de la ville, mais ça n’est pas tellement de la finesse qu’on demande à une comédie tant qu’elle divertie et nous fait rire. Sans aller jusqu’à dire que c’est hilarant, c’est au moins à peu près réussi même s’il faut bien avouer que les bagarres sonnent carrément bidon. Un petit moment agréable avec une figure d’antan qui nous manque, à réserver surtout aux nostalgiques.

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