Première sortie

Première sortie
2000
Hugh Wilson

La peur peut parfois nous faire faire des folies. Le film prend place en 1961, en plein contexte de Guerre Froide. L’histoire des missiles de Cuba fait trembler les foyers, surtout celui des Webber. Et durant des années, ils ont bâtit sous leur maison un immense bunker capable de faire vivre trois personnes pendant 35 ans. Et lors d’une soirée, alors qu’un avion s’écrase sur la maison, le prenant pour une bombe nucléaire, le père (Christopher Walken), décide de rapatrier sa femme avec lui dans le bunker, et le referme définitivement pour les 35 prochaines années, histoire de ne pas succomber à la tentation et s’exposer dangereusement aux radiations. Inexistantes bien entendu.

C’est dans ce milieu peu hospitalier qu’à grandit Adam (Brendan Fraser) : 35 longues années cloîtré avec ses parents et n’apprenant le monde que par leurs yeux. Et après que le compte à rebours eu enfin atteint la date prévue, la porte blindée se dévoila sur le nouveau monde. Très loin du cadre bonne famille des années 60, la rue s’est transformée en un lieu de perdition, appuyant la théorie d’apocalypse nucléaire. Effectuant la première sortie de sa vie, Adam va apprendre le monde, et rencontrera son Eve (Alicia Silverstone).

Le principe du film est excellent : un homme de 35 ans élevé dans une ambiance sixties et n’ayant connu que ses parents, se retrouve du jour au lendemain lâché en plein Los Angeles contemporain. Une idée en or qui aurait pu être traitée de deux façon : soit en s’en amusant, soit en l’humiliant et en le brisant. Le film mixera ces deux axes pour en tirer tout le potentiel comique, tout en offrant au quasi « 40 ans toujours puceau » une idylle shakespearienne émouvante. La grande naïveté du personnage est hilarante, et pour une fois la tête de débile de Brendan Fraser est pertinente, et il trouve donc un rôle sur-mesure. Et il est important de le préciser, cette puissance comique est utilisée avec finesse et intelligence. Une qualité rare. Alors bien sûr, tous les codes de la comédie romantique sont là, et le film en devient rapidement prévisible, mais cela n’enlève rien à sa drôlerie. Un beau film original (sur le fond, pas sur la forme), ça ne se refuse pas !

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