Qui ne se rappelle pas la bande-annonce du film, qui poussa tout le monde dans les salles, aussi jubilatoire qu’ingénieuse, montrant toute la classe et la puissance comique de son histoire. Un très bonne campagne marketing qui contribua indubitablement à l’immense succès du film (484 M$ dans le monde). Car il faut bien le dire, le potentiel de l’histoire est loin d’avoir été pleinement exploité…
Une histoire au potentiel pourtant infini : Bruce (Jim Carrey) se considère comme maudit. Tous les jours, son chien pisse en plein milieu de son salon, un embouteillage le met systématiquement en retard au travail, et quoiqu’il fasse son collègue Evan (Steve Carell) fera toujours mieux que lui. Une situation d’autant moins viable que sa copine (Jennifer Aniston) ne compatit pas à ses rêves carriéristes non-assouvis. Et le jour où Evan lui vola le poste de présentateur qu’il convoitait, il craqua, rejetant la faute sur ce bon à rien de Dieu aveugle. Entendant son appel à l’aide, Dieu (Morgan Freeman) lui propose de lui donner ses pouvoirs une semaine entière et voir ce qu’il en fait. Entre les mains d’un tel égoïste, l’apocalypse n’est pas loin.
Le film commence tranquillement par du Jim Carrey faisait le pitre : du grand classique. Et là arrive la passation de pouvoirs : un pur bonheur. Une référence biblique, une jupe qui se soulève, un singe, une voiture de sport, une lune : le spectateur a ce qu’il cherchait et est heureux. Mais le test des facultés se tasse très vite, n’effleurant qu’à peine les possibilités, et le film s’embourbe dans des problèmes moraux et sentimentaux. Rupture facile, reconquête expédiée, passages télé pas assez nombreux, quasi omission des prières, le film se poursuit dans la bonne humeur et la folie, nous gratifiant tout de même de scènes très drôles comme justement les magouilles télés et la reconquête de son amour, mais tout ça est largement sous-exploité. Autrement dit, n’arriver à faire qu’un bon film avec un sujet en or massif et un tel casting, c’est carrément scandaleux. Outre le spin-off sur Evan, une suite est toujours à l’ordre du jour, et espérons que le résultat tire réellement parti du potentiel hallucinant de la situation.