Le Temps des porte-plumes

Le Temps des porte-plumes
2006
Daniel Duval

Visiblement persuadé que son histoire est palpitante, ou du moins particulièrement forte, le réalisateur a cherché pendant 20 ans à la porter au cinéma. Bref, l’œuvre de ça vie. Certes, mais pas de la notre…

Suite à un accident conjugal où le père tenta de tuer la mère, Pippo a été placé à l’orphelinat à l’âge de 9 ans, où il sera recueilli par Gustave (Jean-Paul Rouve) et Cécile (Anne Brochet), deux paysans. Un cadre agréable, des parents adoptifs gentils et bienveillants : tout pour son épanouissement. Et pourtant, il ne montrera que dédain pour Cécile, mépris pour la fille du coin qui essaya d’être son amie, sera dissipé, tricheur et bagarreur à l’école (tenue par Denis Podalydès), et se moquera totalement des règles de savoir-vivre  et de la politesse. Seuls l’intéresseront le paumé de la ferme (Lorànt Deutsch), à qui on refuse la main de son amour (Mélanie Bernier) – et quel motif original ! -, et celle qui est considérée comme la sorcière du coin (Annie Girardot), évitée depuis le suicide de son mari.

Ah 1954, la belle époque ! Marcel Pagnol, la garrigue, le chant des cigales : le rêve et la tranquillité. Mais seulement voilà, exit le temps de la belle famille unie et aimante, ici on se retrouve face à un petit garnement stupide et méchant qui se contrefout des autres, n’hésitant pas à leur faire du mal, allant jusqu’à les faire pleurer. Le film est donc mort-né : son personnage principal n’inspire que le dégoût et la colère, la main tremblant de vouloir lui coller une baffe. Au delà de ça, l’histoire est mauvaise, ne traitant aucun sujet. L’amour est bafoué, l’éducation survolée, et les relations amicales manquent de profondeur. Pire encore, toute l’introduction est d’un profond ennui. Dommage, car la réalisation est soignée, les personnages secondaires très bons, et Jean-Paul Rouve est carrément excellent. En fait, le problème du film n’est pas réellement le petit garçon, sa méchanceté n’est pas rédhibitoire. Le vrai problème vient du fait que sa psychologie n’évolue pas, restant de bout en bout le même petit con. Le manque d’originalité de l’histoire l’aurait de toute façon empêché d’être un grand film, mais même en prenant ça en compte le résultat n’est franchement pas au niveau.

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