La Grande Aventure Lego
2014
Phil Lord, Chris Miller
Après avoir parodié avec succès bon nombre de sagas au travers de jeux-vidéos sympathiques, nos blocs de plastique danois préférés qui ont marqué notre enfance reviennent en force au cinéma dans un film d’animation un peu patchwork, utilisant un peu tous les univers disponibles de Lego. Un bon gros délire qui fait se côtoyer la Justice League avec Star Wars ou même des personnages emblématiques du septième art comme Gandalf ou Dumbledor. Le succès commercial fut immédiat : déjà plus de 200 M$ au compteur et un total au delà du demi-milliard est envisageable en fin de carrière, un score d’autant plus excellent que le budget est de 60 M$, un chiffre dérisoire pour de l’animation.
C’était sans doutes le point le plus délicat et risqué, le scénario d’un tel genre de film a de quoi laisser septique et est donc attendu au tournant. Au programme, la confrontation entre deux monde : les travailleurs formatés de la ville centrale et les maîtres-bâtisseurs. Emmet faisait parti de ces petits soldats à la vie programmée, ne faisant que suivre inlassablement les instructions de constructions. Mais un jour, il découvrira par mégarde un objet censé mettre fin aux agissements de son président Lord Business (Will Ferrell). Cela n’était pas vraiment son objectif, lui qui approuvait jusqu’alors tous ses plans, mais il se retrouvera embarqué par les maîtres-bâtisseurs, eux qui prônent la construction sans manuels.
La campagne marketing a assurément bien fonctionné : un si grand n’importe quoi ne pouvait qu’attiser la curiosité. Mais le film tient-ils ses promesses ? Oui et non : l’histoire n’est pas aussi bancale que prévue mais le délire n’est aussi drôle qu’escompté. Faire coexister tant d’univers, c’est particulièrement compliqué, d’autant qu’il s’agit à la base d’un jeu de construction. Par le biais d’une référence à Mass Effect et d’une fin des plus réussies, le film arrive à imposer une histoire cohérente, opérant des choix judicieux, comme celui de mettre en avant des personnages complètement nouveaux pour les rôles principaux. Mais étonnamment, l’avalanche de gags annoncée n’est pas vraiment là, et le milieu du film s’en retrouve même carrément mollasson. Il y a plein de bonnes idées, mais elles sont bien trop disséminées. Côté animation pas grand chose à dire : ce sont des Lego filmés presque normalement, à ceci près qu’on ne le remarque pas forcément sur certains décors, que certaines libertés ont été prises lors de la séquence sous l’eau, et que la fluidité des mouvements n’est pas terrible. Le film est malgré tout une plutôt bonne réussite, assez divertissant et fort sympathique, même si on aurait pu espérer plus de folie.
Je m’attendais à un plus gros délire sur ce film, mais bon, j’attendrais de le voir pour juger à mon tour. 🙂