Le Géant égoïste
2013
Clio Barnard
Sur le papier, le film avait l’air particulièrement prometteur. En effet, le film est l’un des rares à avoir obtenu les mêmes retours, que ce soit par la presse ou les spectateurs (3,9 sur allociné dans les deux cas). Plus encore, cette adaptation d’une nouvelle de Oscar Wilde a reçu un accueil plus que chaleureux au sein des festivals, et fut même nominé aux prestigieux BAFTA en tant que meilleur film britannique de l’année, c’est dire. Comme quoi, on peux carrément tromper une fois mille personnes, voir plus.
Au programme de cette « histoire », une petite plongée au cœur de la misère anglaise, dans une petite ville sinistrée où personne ne travaille vraiment et où chacun vole son prochain pour subsister en parasite. Trisomique ultra violent à tendance schizophrène (pas officiellement mais me la fait pas à moi !), Arbor, 12 ans, a depuis longtemps abandonné toute idée d’instruction, préférant faire des sales coups avec son camarade Swifty. Lorsqu’il fut renvoyé de l’école, il le vécu comme une immense opportunité : il est désormais libre de piller la ville de toute ferraille pour la revendre à l’épaviste peu scrupuleux du coin. Sous assistance respiratoire, la ville va se faire éteindre son moniteur.
Bon, que dire ? Je déclare désormais tout jeune blond à tête de con passible du peloton d’exécution. Alors oui, si quelqu’un remonte dans le temps, je suis mal. Certains le qualifieraient d’autiste, d’hyperactif, mais il ne l’est pas, ou pas que. Personnage principal du film, le jeune Arbor est ce qu’on appelle une personne au QI déficient, ne comprenant pas le monde qui l’entour et ne sachant répondre à « bonjour » que par « ferme ta gueule salope », même s’il s’agit de sa mère. C’en est une, mais la question n’est pas là. On parle tout de même de quelqu’un dont le premier réflexe en voyant des voleurs de câble sur les chemins de fer est de les voler à son tour, se barrant avec le cheval qu’il a volé sous les yeux d’un vigile. Violent donc, grossier, voleur, traître et tortionnaire d’animaux aussi, tant qu’à faire. Incroyablement persuasif, son interprète lui vaudrai un allé simple pour la morgue (pour l’asile c’est déjà trop tard, sauf alors à l’isolement). Et que vaut le film dans tout ça ? Pas grand chose évidemment, n’assistant qu’à une ennuyeuse succession de scènes haineuses et violentes, le tout dans une gratuité totale. Pire encore, le film semble ne pas être passé par la case projection test, sans quoi ils se seraient aperçu que tronquer les dix dernières minutes aurait été bénéfique tant l’utilité ne se fait pas sentir. Sinon petit message au journal Positif, il est où l’espoir ? C’est pas beau de mentir. Si ça ne tenait qu’à moi, la ville je te la raserai. La référence à Dickens est déjà plus intelligente tant la morosité règne. Enfin bon, si le monde est aveugle, laissons le se noyer et que mon phare se meurt.
Désolé je suis pas d accord avec toi ce film est vraiment génial. J ai l impression que tu aimes que les gros films commerciaux non ??
Je n’ai strictement aucun à priori sur aucun type de film, sauf peut-être les polars généralement très mauvais car une seule chose m’insupporte : la gratuité dans le malheur. Un film sombre et triste sans aucun but, je ne vois pas l’intérêt. Pour ce qui est des films commerciaux, chose difficile à définir, l’exigence reste la même : identité artistique, jeu des acteurs, réalisation et chose primordiale, le scénario (mais bien sûr, pour un film qui se veut une odyssée visuelle, la réalisation et l’identité artistique prennent de l’ampleur). Ici, il manque clairement un scénario, et si les acteurs campent bien leurs rôles, ils ne sont pas suffisamment bons pour être empathiques. Non franchement je n’ai pas vu l’intérêt du film et il faudrait un peu plus étoffer ton point de vu, même si la deuxième phrase de ton commentaire laisse clairement entendre que tu ne sais pas de quoi tu parle.