Passe-passe

Passe-passe
2008
Tonie Marshall

Le plus grand tour de magie du film est sans contestes son financement. Quel tour de force que d’avoir obtenu un tel budget pour un film reposant sur tant de bêtises ! Mais difficile de feindre la surprise avec une filmographie aussi accablante que celle de la réalisatrice, qui a d’ailleurs dû attendre six ans pour regagner le chemin des salles de cinéma. Un cuisant échec au box-office comme auprès des critiques, mais il y avait pourtant quelques pistes intéressantes.

Ex magicien qui avait dû mettre un terme à sa carrière suite à une blessure, Darry Marzouki (Edouard Baer) s’occupait jusqu’alors de sa mère, mais son Alzheimer s’aggravant significativement, une hospitalisation fut nécessaire. Chamboulé par cette obligation, il va péter un câble face à son chieur de beau-frère (Joey Starr) et se barrer avec sa caisse. C’est alors qu’il va croiser une femme au bord de la route (Nathalie Baye), transportant dans un sac une quantité impressionnante de billets. Intrigué, il va décider de lui venir en aide malgré les risques évidents.

Le film démarre plutôt bien avec un Edouard Baer excellent, doublé par une histoire qui s’annonce mystérieuse. Mais le masque tombe bien vite : il s’agit d’une vulgaire affaire de vente d’armes entre un ministre et des coréens. C’est lamentable, d’une lourdeur disproportionnée et cela met à mal l’esprit comique précédemment instauré. Tout ça pour ça, et c’est fait avec une telle maladresse qu’on ne pourra qu’en être dégoûté. Pire encore, on nourrissait des espoirs de dévergondage pour Nathalie Baye, mais elle reste invariablement la même snobinarde froide comme la glace. L’intérêt revient avec le personnage mignon et attachant incarné par la douce Mélanie Bernier, mais encore une fois le traitement ne sera pas à la hauteur. Les tours de magie avaient eux aussi du potentiel, mais le film en tirera péniblement quelques passages acceptables. Et à force de crouler sous les mauvaises idées, ou pire, les bonnes massacrées, on se lasse et l’ennui nous gagne. Un petit film parisien bien fainéant.

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