Le Vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire
2014
Felix Herngren
Derrière ce titre et cette affiche un brin inquiétants se cache tout simplement le plus gros succès de tous les temps en Suède, dépassant de peu un certain Avatar. Plus encore, le film connu aussi une immense réussite en Allemagne, ce qui permit à cette adaptation de best-seller de faire presque autant d’entrées que ce que le livre avait trouvé preneur. Et effectivement, on ne pouvait guère s’attendre à une telle surprise.
Certains de nos vices finissent inlassablement par nous rattraper. Pour Allan Karlsson, ce fut son goût pour les explosifs, pas partagé par tout le monde et qui lui valut un allé simple pour la maison de retraite. Mais encore suffisamment alerte, le jour de ses 100 ans, il va s’enfuir par sa fenêtre et monter dans le premier bus venu, embarquant au passage la valise pleine d’argent d’un homme de main d’un mafieux américain. Le début des emmerdes, mais pas pour lui, bien trop occupé à étancher sa soif avec son nouvel ami.
Du grand n’importe quoi dans des propensions bibliques. On suit en parallèle les péripéties du centenaire donc, mais aussi tout son cheminement, son histoire, et dans les deux cas ça vaut le coup d’œil. Une double purge comique surréaliste entre d’un côté un vieux avec une sacrément bonne étoile, et de l’autre un fou d’explosif à qui il est arrivé tellement de choses. Dans les deux cas on rira aux éclats, mais il faut reconnaître que le passé à plus d’attrait, non seulement de par les running-gag sur la soif littérale et celle d’explosif, mais surtout pour la façon dont le héros aborde la vie, avec une simplicité et une joie sans commune mesure. Une histoire complètement folle, délirante à outrance, qui nous offrira des perles hallucinantes comme le frère jumeau d’Einstein, un régal des plus rares. Il y a bien quelques retombées de temps à autres, mais le niveau est tellement haut (surtout que la France a bénéficié d’un doublage prestigieux) qu’on ne peut qu’applaudir ce délire si efficace.