Un été magique
2012
Rob Reiner
Difficile de passer après deux des meilleurs films de l’année, et mon indulgence s’en retrouve bien amoindrie. Petite production jamais sortie en salle (ou du moins de façon insignifiante) malgré la certaine notoriété du réalisateur et de son héros, le film récemment débarqué chez nous avec deux ans de retard se veut comme une petite comédie toute mignonne et légère, mais l’os à ronger est bien maigre.
Ancien écrivain à succès, Monty Wildhorn (Morgan Freeman) a sombré dans la déprime et l’alcool depuis la mort de sa femme, murant sa machine à écrire dans un profond silence. Dans l’espoir qu’un changement de cadre lui ferait du bien, son neveu va l’inviter à passer l’été dans sa maison inoccupée à Belle Isle, et le miracle va avoir lieu. De sa rencontre avec Charlotte et ses trois filles, son inspiration et son goût pour la vie vont renaître.
Dieu que c’est gnangnan… Et débile surtout ! Si le film est centré sur le personnage du vieil écrivain alcoolique handicapé, il s’intéresse aussi beaucoup à la cadette des filles, Finnegan, très bon personnage attachant sans qui le vieux ne serait qu’on ronchon insipide, mais dont l’intrigue repose sur une ânerie assez monumentale. Le film part du principe qu’un enfant y’a rien de plus con, et qu’à neuf ans elle ignore ce qu’est l’imagination, un instinct des plus primaires pourtant. Et n’importe qui ayant côtoyé des enfants sait bien à quel point leur imagination est fertile, donc le film repose sur une connerie qui ne marche pas. La plupart des réactions dans ce film défient les lois de la logique, et même si c’est pour nous émouvoir ou nous faire rêver, le résultat ne suit pas. L’histoire ne nous touche pas beaucoup, et les personnages pas davantage. Tout est ultra prévisible, donc vraiment rien pour cultiver notre intérêt fragile. Du téléfilm de seconde main pas bien passionnant.