Locke
2014
Steven Knight
Les huis clos sont occasionnellement d’exceptionnels long-métrages, mais tout dépend bien sûr de comment on gère les choses. L’un des meilleurs films de tous les temps, The Man from Earth, avait notamment su s’imposer grâce à l’un des meilleurs scénarios de l’histoire, mais ça ne sera pas le cas ici. À l’image de Buried, on suivra tout le film durant les conversations téléphoniques d’un homme seul, et le résultat sera tout autant décevant.
Cet homme qu’on suivra donc, c’est Ivan Locke (Tom Hardy), contremaître de renom dans le milieu du bâtiment, mais qui va laisser tomber le plus gros projet de construction de l’histoire la veille du chantier pour aller assister à la naissance de son enfant illégitime, fruit de son unique dérapage conjugal avec une quasi inconnue, mais qu’il a décidé d’assumer. Sur le chemin de l’hôpital, il doit expliquer la situation à sa famille et ses collègues.
Bon, on va pas tourner autour du pot, ce film est horriblement chiant. Excellent choix de casting, le seul acteur présent a un charisme certain, et sans lui je n’aurai probablement même pas essayé d’aller jusqu’au bout. Le principe d’un homme seul au téléphone n’est pas à remettre en cause, ça a déjà marché par le passé. Non, le vrai problème, c’est qu’on s’en fout. Il va rater le chantier le plus important de sa vie pour assumer sa paternité ? C’est vrai qu’il aurait pas pu aller à la maternité au lendemain de la naissance, ah bah non. Donc non seulement la plupart de ses conversation téléphoniques sont inintéressantes, mais en plus elles sont contre-productives et nous font rager de par la bêtise du héros, se posant pourtant comme « l’homme qui a tout compris », alors que ça serait plutôt l’inverse. Le rythme n’est lui-même pas bon, et il faut en plus faire avec des monologues avec le père vraiment très mauvaises, pas en terme de jeu, mais encore une fois en terme d’écriture. Un film raté, voilà tout.