Cut Bank

Cut Bank
2015
Matt Shakman

Problème relativement moindre en France mais qu’on peut tout de même ressentir, l’isolation de la campagne se fait pesante aux Etats-Unis, où certaines villes reculées peuvent être séparées de plus de cent kilomètres de toute structure humaine. Dans ce film inédit en salles, c’est le cas du bled de Cut Bank, perdu en plein Arizona. Dans l’espoir de s’en sortir et de démarrer une vie meilleure dans un coin plus civilisé, Dwayne (Liam Hemsworth) va monter une arnaque : filmer un assassinat, celui du facteur. L’état reversant cent-mille dollars à qui remettrait une telle vidéo, l’occasion était trop belle, surtout avec la crédibilité des locaux (Billy Bob Thornton & John Malkovich) et la blonditude de sa copine (Teresa Palmer), témoin de la scène. Seulement quand l’attardé du coin va péter un câble parce que son colis n’a pas été livré, les choses vont salement déraper.

L’illusion quant à la véracité du meurtre du facteur n’est pas maintenue bien longtemps, mettant le spectateur presque d’emblée dans la confidence, mais il faut dire que la coïncidence était bien trop forte et la scène des plus louches. Ainsi, au lieu de jouer la carte du twist révélant la supercherie, le film prend plutôt le contre-pied de l’enquête, ne misant pas qu’exclusivement sur son suspens, mais s’intéressant aussi à l’élément perturbateur, le fou du village, aux motivations floues et à la personnalité trouble. Une approche pas révolutionnaire mais sympathique, assez maîtrisée dans sa narration et le résultat est solide, d’autant plus de part le casting quatre étoiles. Seul bémol, le fameux colis, qui à quelques détails près ne sera que spéculations. Un thriller classique et efficace pour une bonne soirée en perspective.

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