La ville sous le joug

La ville sous le joug
1953
Edward Ludwig

Western et Guerre de Sécession : deux thèmes chers au cœur des américains. Inconnu au bataillon et non recensé sur la plupart des sites spécialisés, Paramount vient de ressortir du placard (grâce à sa propre chaîne satellite) ce vieux film typique de son époque, visiblement important pour son studio puisqu’il bénéficiait déjà du technicolor, une technologie onéreuse réservée aux production ambitieuses.

Une ville dévastée, un enfant prodigue. Après la guerre qui opposait le Nord et le Sud, nombre de sudistes y ont beaucoup perdu, ayant pour la plupart fait fortune sur le dos de leurs esclaves noirs qu’il fallait désormais payer. Sous le joug du commandant Hill, qui n’hésite pas à exproprier ceux qui refusent ou ne peuvent payer leurs nouveaux impôts, une ville accueillait avec une immense joie le retour de leur plus grande fierté : le fils de l’ancienne famille qui dirigeait autrefois ces terres, décimée durant la guerre. Mais finalement, tous vont tomber des nues en constatant que la guerre l’a transformé en lâche aux bottes de l’ennemi, pactisant avec Hill en collectant les impôts pour lui.

Voilà le modèle absolu de non surprise. En l’espace de dix minutes de film, on a déjà tous les éléments en main puisque le héros, censé être un lâche, démarre le film en alertant les autorités du problème Hill. Son rapprochement est donc purement stratégique, et il aurait été bien plus intéressant de nous laisser dans l’ignorance, à l’image des habitants de la ville. Pareillement, dès qu’on voit l’espèce de Scarlett O’Hara débarquer, on sent qu’elle va immédiatement tomber dans les bras du revenant, et ça ne ratera pas. Décors, ambiance, personnages, tout est extrêmement classique, avec cette même déprime sudiste qui n’a jamais réussi à avaler sa défaite. Le résultat n’est donc pas spécialement captivant, mais on fait aller.

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