Le Convoi
2016
Frédéric Schoendoerffer
Depuis quelques années, le milieu de la drogue a trouvé une nouvelle technique d’approche pour faire passer sa marchandise : les Go-Fast. Le principe est simple : on charge la voiture et on roule pied au plancher jusqu’à destination, car de toute façon au delà d’une certaine vitesse les forces de l’ordre ne suivent plus. Un principe de plus en plus répandu, largement aidé par l’Union Européenne qui n’effectue pas de contrôle aux frontières entre deux de ses pays membres.
Dans le film, une bande de jeunes maghrébins (et Benoît Magimel, l’intrus du groupe) ont réceptionné une cargaison marocaine au Sud de L’Espagne et doivent l’apporter à Paris. Sept hommes, quatre véhicules et une même mission. Si certains ont choisi d’en faire leur métier, la plupart, issue de banlieues difficiles, le font par nécessité et n’ont aucune expérience de ce genre de mission. Face à quelques imprévus, le convoi va vite se retrouver en grandes difficultés.
Le principe du film est intéressant et osé : suivre un convoi par le biais de caméras placées dans les quatre voitures qui le composent, avec quelques entorses au principe quand l’histoire l’oblige. De plus, en dehors du caucasien de l’équipe (on se demande encore ce qu’il fait là) et Reem Kherici, le casting est composé d’acteurs non professionnels ou tout du moins inconnus, multipliant ainsi les risques commerciaux. Et effectivement, le nombre d’entrées du film n’a même pas été recensé. Même si le film ne dépasse pas beaucoup son postulat de base, il est malgré tout très intéressant, ses personnages sont travaillés et plus ou moins charismatiques, les rebondissements sont nombreux, le rythme maîtrisé et l’immersion maximale.