Les Saisons

Les Saisons
2016
Jacques Perrin, Jacques Cluzaud

Grands amoureux de la nature, les deux réalisateurs se retrouvent pour une troisième collaboration après Le Peuple migrateur et Océans, deux immenses succès qui avaient respectivement rapporté 32 M$ et 82 M$ à travers le monde, le second ayant connu une exposition d’envergure grâce au soutien de Disney et sa filiale Disneynature. Néanmoins, depuis quelques années l’engouement autour des documentaires animaliers est en chute libre et celui-ci n’échappa pas à la règle, peinant à atteindre le million d’entrées en France quand les précédents atteignaient presque le triple, et en dehors du Japon pas grand monde a répondu présent. Quand on sait le coût de ce genre de film en raison de la durée de tournage qui peut s’élever à plusieurs années (entre 50 M$ et 100 M$), cela a de quoi inquiéter les amateurs de documentaires animaliers.

Prenant place au moment de la fin de l’ère glacière, le film nous raconte l’histoire de la forêt et de ses occupants jusqu’à aujourd’hui, voyageant à travers les saisons sur 20 000 ans pour nous montrer l’évolution de notre monde, sa beauté et sa fragilité. Le projet était dantesque : nous montrer la vie de plusieurs dizaines d’espèces en réussissant à capter des moments privilégiés et intéressants à montrer. Parmi le cycle de la vie, on verra moult familles avec des bébés oursons, louveteaux, renardeaux ou lynx, et on assistera même à la naissance d’un daim. C’est magnifique, la forêt grouille de vie, un calme paisible règne parfois, la nature est superbe et il est difficile de ne pas s’extasier devant une bande de louveteaux entrain de se chamailler. Si parfois la narration prend trop le pas sur des images qui parlent d’elles-même, ça n’est en revanche pas le cas ici et au contraire on a bien du mal à voir une quelconque histoire se profiler. Les interventions sont rares et il faudra attendre le dernier quart pour voir enfin où veut en venir le film, créant un manque à ce niveau là. Il est aussi dommage de constater l’absence de plans panoramiques, faisant systématiquement des plus ou moins gros plans sur les animaux, permettant bien sûr de se sentir plus proche d’eux, mais on perd ainsi l’immersion et l’envergure des décors. Le travail accompli est formidable, la plongée magnifique et le message du film est implacable. Seuls défauts : le manque de narration et l’invariabilité du zoom.

Ce contenu a été publié dans Cinéma, Critiques. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *