Les 7 Mercenaires

Les 7 Mercenaires
2016
Antoine Fuqua

L’heure de gloire des Western semblait passée, mais de temps à autre certains films tirent leur épingle du jeu et donnent à réfléchir à l’image de True Grit ou Django Unchained. Dans les cartons depuis un bout de temps, le remake du grand classique éponyme de 1961 a ainsi vu le jour avec à sa tête un réalisateur populaire, Antoine Fuqua, et devant la caméra un casting des plus prestigieux. Si le film a eu un succès correct aux Etats-Unis, ça ne fut pas suffisant pour éviter au film une place parmi les blockbuster les moins rentables de l’année.

Déloger les amérindiens pour s’octroyer des terres n’était plus suffisant pour Bartholomew Bogue (Peter Sarsgaard), mais quand on s’attaque à ses confrères et que ses derniers se plaignent, eux on les écoute. Ayant bizarrement mal prit la prise de contrôle de son village et le meurtre de son mari, l’une de ses habitantes va engager un chasseur de prime (Denzel Washington) pour mettre de l’ordre, qui va à son tour recruter six autres mercenaires (incluant Chris Pratt, Ethan Hawke et Vincent D’Onofrio).

Le film se vendait comme un gros film d’action sans autre prétention que divertir, mais il y a tout de même un minimum de chartes à respecter pour éviter le sentiment de bâclage, et clairement l’écriture n’est pas au niveau ici. Pour commencer, pourquoi le méchant met-il des villages sous tutelle ? Pour les mines ? Ça n’est pas très clair, comme à peu près toutes les motivations de chacun. D’après sa rencontre avec la demoiselle en détresse, le chef des futurs sept mercenaires réprimande la vengeance, mais c’est semble-t-il la vraie raison qui l’a poussé dans l’aventure. De même, certains semblent vénaux et complètement distants de l’histoire mais n’hésiteront pas à se sacrifier pour une cause à laquelle ils n’ont jamais vraiment adhéré. Pareillement, l’un d’eux voudra partir de peur qu’une prophétie se réalise, son pote lui dira que c’est dans sa tête et qu’il ne risque rien, du coup il va finalement revenir, et évidemment elle va se réaliser. Le set-up pay-off atteint un niveau de prévisibilité record, carrément lassant et le scénario n’ira pas au delà de son postulat de départ. Côté action, malgré un rythme un peu faible, c’est assez efficace et esthétique, mais encore une fois l’inspiration est en berne et on a l’impression d’avoir vu mille fois ces mêmes séquences de fusillades. D’apparence frais et sympa, le film n’est en réalité pas si dynamique et sent carrément la poussière tant ses inspirations tournent au recyclage. Seuls ceux dont la culture est faible, par jeunesse ou absence d’intérêt pour le cinéma, pourront potentiellement y trouver leur compte.

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