Jofroi
1934
Marcel Pagnol
Célèbre dans l’imaginaire collectif pour ses romans et les adaptations cinématographiques récentes telles le diptyque La Gloire de mon père et Le Château de ma mère, l’artiste Marcel Pagnol a aussi beaucoup marqué son temps en tant que metteur en scène durant les années 30 à 50, s’offrant des succès intemporels qui trouvent encore écho aujourd’hui. S’auto-adaptant le plus souvent, il a de temps à autre créé des histoires originales pour le cinéma, et en voici un exemple avec ce moyen-métrage.
Dans une petite ville de campagne du Sud de la France, un certain Jofroi s’apprêtait à vivre enfin une retraite calme et méritée après une dure vie de labeur. Pour se permettre d’arrêter de travailler, il avait cédé à un autre paysan du coin ses terres, l’aboutissement de toute une vie. Alors quand son repreneur va se mettre à abattre ses précieux arbres qu’il avait lui-même planté il y a quarante ans, son monde va s’écrouler et il va partir en guerre.
Un vieux ronchon, un brave homme dans son droit et une ville prise en otage, voilà le programme de cette comédie très théâtrale. La situation est pourtant simple : l’acte de vente est effectif et l’homme peut faire ce qu’il veut du terrain, mais pas quand un vieux réécrit lui-même les lois comme bon lui semble. Un cas d’école qui aurait pu être assez intéressant, malheureusement la gestion de crise est ratée avec un dialogue à sens unique et une disproportion ahurissante. Les dialogues sont pour la plupart savoureux, le bougre maniant l’art de la dramaturgie à la perfection, mais ça ne suffit pas pour faire office d’œuvre complète. Après tout ça n’était qu’un début, et la suite de son travail sera bien plus intéressante.