Papa ou maman 2
2016
Martin Bourboulon
On a beau dire des américains et de leur politique de la suite quasi systématique au moindre succès, en France on fait limite pire tant le ratio de films rentables est risible. Avec trois millions d’entrées, Papa ou maman était clairement un candidat en or et les choses n’ont pas traîné : cette suite a débarqué moins de deux ans après le premier. Le capital sympathie était donc encore frais et avec une sortie en plein durant les fêtes de fin d’année, le projet partait largement gagnant, mais finalement c’est moins de la moitié du public qui se sera déplacé avec seulement 1,3 millions de billets vendus.
Après le divorce, place à la vie séparée. Vincent (Laurent Lafitte) et Florence (Marina Foïs) avaient enfin réussi à faire accepter à leurs enfants leur rupture, mais refaire sa vie va s’avérer tout aussi compliqué. Si déjà devoir supporter l’insipide copine (Sara Giraudeau) de leur père sera dur, voir en plus leur mère fricoter avec un frimeur (Jonathan Cohen), rendant leur père malade de jalousie, va les pousser à agir. La vie ensemble était ingérable, mais séparés tout dégénère.
Une idée amusante mais une exploitation minimaliste. Comme pour le premier, cette suite nous propose une situation propice à la comédie où l’ex couple va encore se faire la guerre, non pas pour ne pas obtenir la garde de leurs enfants cette fois mais pour montrer à l’autre qui aura le mieux réussi à refaire sa vie. Un concours de qui a la plus grosse où le cadre est déjà très prometteur puisque le couple divorcé habite désormais dans deux maisons strictement identiques situées l’une en face de l’autre, créant un excellent décalage entre l’affirmation d’indépendance et le besoin de proximité tacite. Parce que oui la flamme ne s’éteint jamais complètement et rien n’est plus tenace que la jalousie. Une suite qui part sur de très bonnes bases donc, mais le développement reste toujours aussi paresseux et prévisible, pas mal de redites dans l’humour et le film gère très mal l’équilibre entre le bon gros délire amusant et le grand n’importe quoi inconsistant. On pense notamment à une certaine scène de célébration où les scénaristes n’ont pas su s’arrêter avant de sombrer dans le grotesque. Dommage car le film avait un réel potentiel, plus grand que le premier encore avec un casting toujours aussi épatant, mais finalement on devra se contenter d’un divertissement du même acabit.