The End
2016
Guillaume Nicloux
Visiblement épaté par Near Death Experience (comment pourrait-il en être autrement ?), le réalisateur nous propose à son tour une plongée dans l’ennui, abandonnant un homme pitoyable au beau milieu de la nature, remplaçant la garrigue de la Sainte Victoire par la forêt de Fontainebleau. Seulement cette fois, ça n’est pas une promenade d’expiation où le héros vient y chercher la mort, même si ça cause plus que ça ne se suicide, mais au contraire un homme (Gérard Depardieu) certes abîmé et résigné, mais toujours attaché à la vie et souhaitant simplement chasser un petit coup avec son chien. Une journée qui s’annonçait banale dans une forêt qu’il croyait connaître comme sa poche. Pourtant, après quelques heures de marche à tourner en rond, il va devoir se rendre à l’évidence : son chien manque à l’appel, il est perdu et quelqu’un lui a volé son fusil. Son fusil bordel !
Heureusement que le film est court, car sinon qu’est-ce qu’il serait long… Vieux, fatigué et à l’obésité croissante, notre gégé national traîne péniblement son cadavre de baleine dans une forêt vaguement psychédélique où la logique n’a plus sa place. Mise à l’épreuve, jugement divin, hallucination ou connerie infinie, on ne saura pas, constatant simplement une série d’événements et de rencontres malaisantes. Métaphore de la folie humaine ou mise en abîme de la décrépitude de l’acteur ? Mais peut-être n’y a-t-il rien à creuser, juste à subir un périple éprouvant faisant écho à la vie moribonde du personnage principal. Un semblant d’intérêt fait mine d’arriver vers la fin, donnant enfin une conséquence à tout ça à défaut d’y donner du sens, mais vient ensuite une pénultième scène qui enlève le peu de cohérence que ce film avait. Comme dirait la fille, ça n’est pas de la mauvaise volonté, c’est un fait, ça ne rentre pas. Eh bien dans ce film non plus on ne rentrera pas.