Take Down
2016
Jim Gillespie
On regarde habituellement avec amusement ou dédain les sorties direct to DVD, constatant soit le déclin des carrières de certaines des plus grandes stars d’une époque révolue, soit tout simplement des productions indignes qui ont déjà eu le mérite de se concrétiser. Cela n’empêche pas de temps à autre de tomber sur des petites perles qui n’ont pas été en mesure de convaincre les distributeurs pour d’obscures raisons, et dans le cas présent le synopsis laissait entendre une potentielle bonne surprise.
Fils d’un milliardaire, Kyle (Jeremy Sumpter) était ce qu’on pourrait qualifier de petit bourge né avec une cuillère en platine dans le bouche, et comme bien des autres dans son cas où l’argent ou la réussite ne seront jamais un problème, il a mal tourné. Entre décadence et excès, son train de vie va provoquer l’incident de trop, poussant son père (Sebastian Koch) à agir : comme d’autres dans son cas, il sera envoyé sur une île un peu spéciale. Coupée du reste du monde, l’île est une sorte de prison naturelle où les pensionnaires devront survivre par leurs propres moyens. Une thérapie de choc pour des fils et filles de milliardaires qui vont de surcroît être prit pour cible par des ravisseurs alléchés par la possibilité de rançons mirobolantes.
On a tous au fond de nous quelque chose de communiste, nous faisant rager face au comportement arrogants de certains ultra-riches. Alors quand en plus on voit leurs progénitures se pavaner comme des parvenus, les voir se prendre un bon gros retour d’ascenseur ça fait du bien. Un camp de l’extrême avec des épreuves de survie, c’est exactement ce qu’il leur fallait et finalement on découvre l’humain qui se cachait derrière, arrivant à peu près à créer une attache suffisante pour qu’on s’inquiète de leur sort. Le film a des allures de série B entre un casting stéréotypé de tops-modèles pas toujours convaincants et un décor quasi unique (mais joli) qui fleure bon le budget serré, mais on s’y fait vite et les maquilleurs aident à l’immersion de par leur travail irréprochable. L’histoire ne va pas chercher très loin et le suspense n’est pas vraiment au rendez-vous, sans compter les comportements si prévisibles que s’en devient parfois pénible, mais le concept marche bien et le film l’exploite solidement. Par rapport à tous les slashers qui pullulent sur nos écrans, le film est clairement au dessus de la mêlée et paraît même intelligent en comparaison, donc autant le soutenir.