The Host
2006
Bong Joon-Ho
Le cinéma sud-coréen connaît un essor phénoménal, notamment grâce au réalisateur de ce film, Bong Joon-Ho, dont le dernier film en date Okja a fait énormément parler de lui à Cannes et qui est acclamé tant par la presse que par les spectateurs. Si jusqu’à présent l’engouement autour de lui était surtout une exclusivité locale malgré quelques tentatives d’exportation, le voilà désormais dans la cours des grand, l’occasion de s’intéresser au reste de sa filmographie.
Dans la culture asiatique, les kaiju (sorte de gros monstres) ont une importance cruciale, et c’est une nouvelle fois l’un d’eux qui occupe une place centrale dans le film. Suite à l’absence de conscience professionnelle et d’un je-m’en-foutisme ahurissant en terme d’écologie, un labo va rejeter une quantité phénoménale de produit toxiques dans l’eau, aboutissant à la fusion de diverses espèces sous-marine formant un gigantesque et mortel prédateur ultime. Arrivé à maturation dans le fleuve de Séoul, capitale sud-coréenne, le monstre va plonger la ville dans l’horreur entre la violence de ses attaques et la paranoïa ambiante entourant le risque de virus.
Comme pour bon nombre de films du genre, on suit la grande histoire au travers de petits yeux, à savoir une famille frappée par la perte de la petite dernière, prise lors de la première attaque. Dans l’absolu ça peut être une bonne idée, mais le film ne marche pas très bien. Pour un film à si petit budget (11 M$), la créature n’est pas totalement ridicule, ce qui est déjà pas mal, et en terme de réalisation c’est même plutôt esthétique et dynamique, mais le reste est excessivement mauvais. Les acteurs sont atroces et lors de scènes comme le mur des disparus on frise le nanar, mais ce qui passe le plus mal c’est le scénario. D’un côté on a une créature qui fait des centaines de morts et qui semble très facile à trouver sans pour autant que l’armée ne tente quoi que ce soit de sérieux contre elle, et de l’autre on a la crainte qu’une pandémie terrible sans pour autant que des mesures de protection et de confinements à la hauteur ne soient adoptées. On suit péniblement cette grotesque attaque parce qu’elle est plutôt bien mise en scène et que deux trois pointes d’humour fonctionnent de temps à autre, mais globalement c’est assez honteux.