Oscar
1967
Edouard Molinaro
Qui dit pièce de théâtre dit unité de lieu, peu de personnages et donc une écriture prenante avec le plus de situations rocambolesques possibles pour retenir l’attention du spectateur tout du long. Le huis clos comique de théâtre adapté en film a souvent donné lieu à de très bons films comme Le Père Noël est une ordure ou Le Prénom, et cette fois on revient sur un classique parmi les classiques, joué près de mille fois pendant une décennie entière (même si les deux acteurs principaux ont changé plusieurs fois et que le jeune prétendant n’avait pas expérimenté les planches) : Oscar.
Dans la vie, si vous voulez quelque chose, il faut le prendre. Bien conscient de ça, Christian Martin (Claude Rich) va tout simplement sonner chez son patron (Louis de Funès) de bon matin, non seulement pour lui demander une augmentation et pour lui annoncer dans le plus grand des calmes qu’il lui a volé des millions, mais qu’il fait en plus tout cela pour lui demander la main de sa fille. Voilà de quoi commencer sous les meilleurs auspices sa relation avec son potentiel futur beau-père.
Difficile de parler de l’histoire et surtout de qui est Oscar, personnage sans nul doute le moins important de l’histoire, mais dont l’attribution du titre de l’œuvre montre tout son style : un jeu de dupe. Quiproquos, imbroglios improbables et manigances à outrance vont ponctuer un récit des plus riches, une masterclass continue sur les arts oratoires. Les dialogues sont d’une perfection inouïe, les acteurs splendides, Claude Rich est majestueux, Louis de Funès se donne à fond et nous livre l’une des meilleures prestations de sa carrière, et on suit l’histoire, tantôt captivé par les retournements de situation, tantôt à rire aux larmes tant la force comique atteint des sommets. Alors oui, du fait d’être un classique absolu, le film possède tous les codes du genre et ne semble de fait pas avoir d’originalité avec le recul, mais son histoire reste un must d’efficacité et n’a pas prit une ride, et les performances valent le détour. Pour petits et grands, hier comme aujourd’hui, la puissance comique du film est tout simplement indéniable.