The Holiday
2006
Nancy Meyers
Considéré comme un des plus populaires représentants du genre comédie-romantique, j’en avais gardé un souvenir assez amer de déception face à une campagne marketing trop agressive à l’époque, qui avait tôt fait de le qualifier du titre de « feel-good moovie ultime », statut que semble conserver pour l’éternité Love Actually. Mais face à une pression extérieur ayant elle gardé un bien meilleur souvenir dudit film, il faut savoir concéder une soirée ou deux à l’occasion pour globalement conserver la main mise sur la programmation.
Reprenant très légèrement le principe de film chorale, l’histoire se concentrera sur deux « couples », le quatuor d’affiche. D’un côté, on retrouvera Iris (Kate Winslet) assistante d’édition désabusée par des années à attendre un patron qu’elle aime et qui abuse d’elle à la moindre occasion tout en faisant sa vie avec une autre. Dépressive et au bout du rouleau, elle trouvera une annonce d’échange de maison, lui permettant pour les fêtes de fin d’année d’aller vivre la grande vie à Hollywood. De l’autre côté, Amanda (Cameron Diaz), réalisatrice de bande-annonce dans la ville du cinéma, fatiguée des relations fausses, calculatrices et cupides, va voir en le petit chalet british d’Iris l’occasion de retrouver le vrai monde, des valeurs plus humaines. Et c’est exactement ce qu’elle trouvera quand Graham (Jude Law) va frapper à porte, pensant passer voir sa sœur, et découvrant son âme-sœur.
En vérité, mon souvenir du film était assez froid, alors même que le film a d’immense qualité, mais il est vrai que des défauts, ce n’est pas ça qui manque non plus. C’est probablement l’un des films les plus mal équilibré qu’il m’ait été donné de voir : la romance Amanda / Graham est magnifique, touchante, les acteurs sont excellents. Elle représente d’ailleurs une grosse majorité du film, peut-être 70% même. De l’autre côté, Iris est fade, l’essentiel de son histoire est de découvrir celle d’un vieux scénariste d’Hollywood, de l’âge d’or bien évidemment, comme une gigantesque auto-fellation sur l’art du cinéma. Usant… Et auriez-vous remarqué que je n’est nullement parlé de Jack Black ? Eh bien oui, ce dernier doit avoir moins de dix minutes de présence dans le film, et toute la « romance » avec Iris arrive comme un cheveux sur la soupe à la toute fin. Donc d’un côté on a un coup de foudre à base de vie brisée qui retrouve son phare, de petites filles adorables retrouvant une maman, sous la neige avec la chaleur d’un foyer. Et on suit de l’autre côté de l’Atlantique une coquille vide, se nourrissant des histoires des autres, se pavanant dans une vie qui n’est pas la sienne, et dont la romance est expédiée en cinq minutes à la toute fin. Le bilan est donc à la fois très positif sur 70% du long-métrage, mais totalement insipide sur les 30% restants. Pas de quoi rester dans les mémoires donc, et le projet d’une suite pour Noël 2023, soit 17 ans après, a de quoi laisser perplexe.