#Alive


#Alive
2021
Hyung-cho Il

Sorti en Corée du Sud en juin 2020 dans un contexte difficile de Covid ayant grandement impacté son score en salle (déjà à prendre avec de fortes pincettes vu les récents scandales de gonflement de chiffres ne datant visiblement pas d’hier), le film fut considéré comme un semi-échec, faisant un peu moins de deux millions d’entrées, un poil faible pour ses presque 20M$ de budget. Il fut donc ensuite bazardé sur Netflix où il connu un bon succès, là encore à relativiser vu l’absence de transparence des chiffres, et vu que le public a tendance a cliquer machinalement sur les recommandations, ce qui ne veut ni dire qu’il a apprécié le film, et encore moins qu’il l’a regardé jusqu’au bout.

Une épidémie et paf, ça fait des zombies. Oh Joon-woo (Ah-In Yoo) est un jeune homme qu’on pourrait qualifier de chanceux : au moment où l’épidémie va se propager à une vitesse folle, transformant tous les habitants en monstres cannibales assoiffés de sang, lui sera tranquillement chez lui, bien à l’abris. Mieux encore, il a quelques réserves de nourriture, l’eau, l’électricité et même internet fonctionnent toujours. Plus qu’à attendre que ça se passe.

Genre usé jusqu’à la moelle, le film de zombie est par définition de la survie, souvent teinté d’action, de gore ou d’horreur, voir tout ça à la fois. Rien de bien original donc que de retrouver quelqu’un coincé chez lui à soit attendre la mort, soit des secours divins, voir une cure pour l’épidémie, si tant est qu’elle soit réversible. Outre le fait que le film soit coréen, l’originalité tiendra surtout en deux points : le cadre très luxueux de l’appartement, et la débilité ahurissante de son principal protagoniste. Car oui, quand la ville semble tombée sous les hordes de zombies, avoir pendant des semaines de l’eau et de l’électricité, c’est un miracle sans commune mesure, et à aucun moment le personnage ne prendra conscience de cette chance susceptible de s’arrêter à n’importe quel moment. De même, bien que ce soit plus facile à dire qu’à faire, se rationner semble une évidence, mais pas pour lui, s’empiffrant deux jours durant, au point de liquider tout d’emblée. On a donc là un « héros » dont la survie ne tient qu’à la chance, ce qui n’est pas très valorisant.

En dehors de ce huis clos survivaliste, on aura donc quelques affrontements occasionnels avec les zombies, permettant au film de faire parler le budget entre cette grande place et ces immeubles immobilisés pour le film, mais aussi la centaine de figurants au maquillage plutôt réussi. Mais là encore, rien qu’on n’ait pas déjà vu mille fois auparavant. Heureusement, le film est court et l’ennui n’a pas trop le temps de poindre, le rythme étant assez bien maîtrisé. Mais quel intérêt ? Le genre est éculé à un point tellement insupportable, le film ne propose rien de novateur, et son personnage principal est antipathique, bien trop demeuré. Difficile donc de justifier d’y consacrer un soirée.

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