Une vie inachevée


Une vie inachevée
2006
Lasse Hallström

Vague souvenir que de ce film, découvert peu après sa sortie il y a pratiquement 20 ans, gardant à l’esprit un grand film, au casting incroyable, histoire touchante et décors somptueux de l’Amérique profonde. Quelle ne fut pas ma surprise en voulant écrire la critique du film, toujours aussi bon avec les années, qu’il fut largement assassiné par tous à l’époque, et se solda par un bide assez tonitruant au box-office (18 M$ dans le monde, le quart de ce qu’il aurait dû faire pour atteindre le rentabilité). Pourquoi un rejet si massif ?

Veuve depuis plus de 12 ans, Jean (Jennifer Lopez) avait refait sa vie avec un homme, mais violent, même avec sa fille, la poussant à fuir. Ne sachant vers qui se tourner, elle ira se cacher chez son ancien beau-père (Robert Redford), père de son premier mari avec qui elle a eu sa fille. Ce dernier, vivant en ermite avec pour seul compagnie son vieil ami et voisin infirme (Morgan Freeman), ne va pas voir son arrivée d’un bon œil, la tenant responsable de la mort de son fils.

Effectivement, si on doit bien reprocher au film quelque chose, c’est qu’il ne raconte à première vue pas grand chose. « Juste » une femme battue devant, par la force des choses, renouer avec un passé qu’elle a fuit. Pas de vraie ligne directrice, d’intrigue principale, mais des personnages forts, tous avec des blessures, et qui devront apprendre à les surmonter. Des destins brisés, se reconstruisant ensemble. Ce n’est peut-être ni original ni très joyeux, mais c’est du mélo prenant, aux personnages attachants et bien écrits. Les décors ruraux font la part belle aux grands paysages majestueux, donnant une esthétique western moderne très réussie. Une belle sincérité et authenticité se dégage de l’ensemble, et si certains pourraient trouver qu’il ne se passe « pas grand chose », c’est faire l’impasse sur la construction narrative des protagonistes, qui justifient à eux seuls le film. Une belle fable de l’homme et l’ours, métaphore de la nature, de l’homme, du sens de la vie. Pas à chier une pendule : les gens sont cons, le film est beau.

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