Red One
2024
Jake Kasdan
Sur le papier, le projet semblait peu réjouissant : des stars bankables mais dont les carrières se font de plus en plus parodiques, pour ne pas dire honteuses, un réalisateur coupable du médiocre reboot de Jumanji, et une volonté de proposer un film de Noël à ajouter au catalogue anémique d’Amazon, géant alignant les billets sans chercher à faire du cinéma. Si le bide en salle est largement à relativiser (la barre des 100 M$ sera dépassée aux Etats-Unis, et plus de 200 M$ dans le monde alors que moult pays comme la France sont privés de sortie ciné), on peut difficilement parler de succès face à un budget débile de 200 à 250 M$ selon les sources, surtout critique tant pas grand monde n’en est ressorti satisfait.
Alerte, le Père Noël (J.K. Simmons) est kidnappé ! Loin de se douter que le mythe était réel, un hacker (Chris Evans) va vendre une position qu’il aura su traquer, sans savoir qu’il avait vendu le fameux homme en rouge à nulle autre que la sorcière Gryla (Kiernan Shipka), souhaitant punir toutes les vilaines personnes. Le chef des elfs (Dwayne Johnson) va alors débarquer pour retrouver son patron et sauver Noël.
En vrai, j’y ai un peu cru, au début. Le mélange fantastique / réel marche assez bien, et Chris Evans en mauvais père qui doit retrouver le chemin de la paternité, c’est bien dans l’esprit Noël et le début marche plutôt bien, tant au niveau histoire que rythme comique. Seulement voilà, bien vite le fantastique va déborder dans tous les sens, dans un chaos aussi stupide qu’épuisant. Aucune direction artistique, tout se mélange dans une bouillie numérique infame, et on fini par s’ennuyer ferme. Alors certes, le passage avec le frère Krampus est amusante et fait montre de quelques réussites flamboyantes de la part des costumiers, mais le tableau global n’a juste aucun sens. Du Noël avec des sorcières, créatures démoniaques et même l’enfer, c’est trop. On raccroche tant bien que mal les wagons, et ça reste du blockbuster ultra calibré dont l’humour fait régulièrement mouche, donc pas de quoi crier au navet intersidéral, mais on reste quand même au ras des pâquerettes avec une histoire qui ne sait jamais où elle va et qui aurait mérité d’être largement élaguée.