The Woman King


The Woman King
2022
Gina Prince-Bythewood

Si l’on étudie partiellement l’histoire du colonialisme, on aime à laisser entendre que les colonies se sont construites à partir de rien, où l’on a pratiquement sauvé des quasi animaux pour en faire de vrais humains civilisés. On appelle même ça le complexe du sauveur blanc, où l’on se persuade soi-même du bienfondé de ses actions car la culture à laquelle on est confronté est si loin de nos standards qu’on ne la comprend ni ne la considère même comme une réelle forme de culture, juste de la barbarie primitive.

Dans cette optique de nous apprendre ce que l’Afrique avait à offrir avant le colonialisme, le film va nous faire découvrir ce qui a été le royaume le plus riche de l’histoire africaine, le royaume de Dahomey. Une tribu très progressiste puisqu’elle avait fait des femmes Agojiés (dirigée par Viola Davis) leur fer de lance militaire, leur fierté locale. Plus encore, il existe la tradition du Kpojito où le roi (John Boyega) peut nommer une femme pour diriger avec lui. Ensemble, ils vont se dresser face à l’envahisseur blanc (Hero Fiennes Tiffin) et les traitres à leur cause.

Si on passe outre le niveau de romance un peu abusé avec le viol, l’enfant, le métisse qui cherche sa vraie nature, qui se doit forcément de pencher vers le Dahomey, ou encore le forçage abusé autour du colonialisme et « les blancs tous pourris », ce qui n’est certes pas une mince affaire et explique probablement l’échec critique et commercial du film hors Etats-Unis où la culture afro-américaine est très forte, eh bien le film est plutôt bon. On a une belle histoire très ludique, avec une jeune fille qui comme le spectateur, découvre cette culture, ces traditions, et va s’y épanouir. L’aspect communautaire fonctionne bien, les relations entre les personnages sont émouvantes ou inspirantes, et les séquences de combats musclées ne manquent pas. Avec en plus ces teintes très ocres et tout ce qui entoure le peuple du royaume, le film a en plus une belle identité visuelle. Une finesse digne d’un 36 tonnes pour tous ses messages politiques et féministes, mais au delà de ça, l’histoire est captivante et le divertissement est assuré.

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