La Planète au Trésor, un nouvel univers
2002
Ron Clements, John Musker
Comme d’habitude avec Disney, point d’histoire originale mais à la place l’adaptation d’un conte très connu. Il s’agit ici du célèbre livre « L’Île au Trésor » de Robert Louis Stevenson. Le bilan du film est très contrasté puisque malgré l’acclamation de la presse ; qui juge le film comme l’un des, si ce n’est même le, meilleur Walt Disney de tout les temps ; sa sortie en salle fut catastrophique : 109.5 millions pour un budget de 140, soit le plus gros ratage financier de Disney. D’où vient ce décalage ?
Côté histoire, comme le laisse présager le titre, il s’agira d’une aventure futuriste, axée autour d’une mystérieuse planète censé garder les trésors du plus grand pirate de l’histoire. C’est du moins ce que raconte les légendes. Jim Hawkins fut bercé toute son enfance par ses récits. Mais un beau jour, la réalité va rattraper la fiction : un mystérieux inconnu s’échoua à l’auberge de la mère de Jim et, avant de mourir, lui légua une étrange sphère dorée qui se révélera être une carte menant à la fameuse planète. Et dans un dernier souffle de vie, l’étranger le mit en garde contre un cyborg dont le désir cupide est dangereux. Le docteur Doppler, ami de la mère de Jim et voyageur dans l’âme, décide d’y financer une expédition.
Depuis la fin des années 90, Disney a changé radicalement sa façon de concevoir ses films, qu’il destine désormais à toute la famille sans privilégier les enfants outre mesure. C’est comme ça que des films plus ambitieux et adultes tel que celui là ont vu le jour. L’histoire est beaucoup plus mûre, le héros (assez classieux et mystérieux) est lui aussi évolué et il réagit de façon posé et intelligente. Mieux encore, s’en est fini des chansons omniprésentes à la con, tout juste en aura t-on une petite mais malgré tout sympathique. Par contre, niveau cohérence il faudra repasser entre le froid et l’absence d’air propres à l’espace qui ne semblent pas déranger nos voyageurs. Mais c’est aussi une prise de partie : l’espace lui même est vu comme un immense ciel où certaines espèces d’animaux vivent. Il ne faut pas le prendre au sens littéral mais plus comme une idée poétique. Au niveau graphique, la pâte artistique classique est conservée, à savoir des personnages plutôt minimalistes – quoique parmi les plus travaillés du studio – et des environnements très beaux, voir ici éblouissants dans certaines scènes spatiales qui donnent lieux à de sublimes jeux de lumières. On assiste donc à un beau film intelligent et mature qui fait honneur à Disney, et plus encore, une aventure originale et prenante qui fait rêver.