La véracité est une qualité qu’on recherche en toute œuvre cinématographique, que se soit pour la cohérence de l’histoire ou le naturel des acteurs. Du coup, quand on tombe sur une histoire vraie, on ne peut que se réjouir de l’apprendre. Mais toute histoire est-elle bonne à raconter ?
Après le vendeur de Viagra dans Love, et autres drogues, on aura droit ici à Mike (Chris Evans), un avocat chargé de faire adopter aux hôpitaux des seringues à usage unique. Il se trouve qu’il y a quelques années les seringues sont passées du verre au plastique pour des raisons de coût. En résulte un matériel non stérile et dont la maladresse fait que 800 000 infirmières américaines se piquent par inadvertance chaque années, soit plus de 85% des effectifs. L’aiguille ayant pu être en contact avec des patients atteint d’hépatite ou du Sida, des milliers d’entre elles se retrouvent contaminées, au même titre que certains médecins. La crise est grave et serait aussi responsable de 80% des contaminations du sida en Afrique. Une compagnie a donc fabriqué et breveté des seringues à usage unique avec aiguille rétractable, activée après utilisation. Cette solution, certes cher, endiguerait beaucoup le problème, mais les grands groupes pharmaceutiques font barrage, y voyant là des pertes financières énormes.
Le suspense quand à la victoire de la démarche n’est pas des plus insoutenable puisque personne n’en a entendu parler. De ce fait, l’affaire à beau être bien ficelée et chaque point maîtrisé, le suspense nous échappe. Quel serait donc l’intérêt du film ? Aura t-on droit à du bétonnage à la Défense Lincoln ? Non. Des acteurs excellents ? Chris Evans s’en sort à peu près, les autres sont tout juste potables. Une fin incroyable avec un procès finalement gagné et une mise en circulation surprise pour 2013 ? Du tout. Et pire encore, tout en restant incroyablement prévisible, le film trouve le moyen de lâcher son meilleur élément. La mise en scène est donc dynamique et le film se suit très bien, surtout grâce au charisme de son héros, mais on n’accrochera jamais vraiment à cette histoire perdue d’avance.