Une affiche moche et impersonnelle, une bande-annonce qui fait tout sauf rêver, un scénario écrit par Luc Besson qui n’a connu que trop peu de Taken, sur le papier le film ne laissait rien présager de bon. Et étant donné le bide du film, cette comédie romantique sentait fort la daube. Comme quoi, y’a des directeurs marketing qui mériteraient de pointer au chômage.
Alors que la France va déjà très mal, que sa compétitivité est nulle, le pays se retrouve paralysé par une grève totale (autoroutes, trains, avions, pompe à essence, …), quitte à faire perdre son emploi à d’innocents travailleurs, incapables de se rendre à destination, ou même mettre à mal des compagnies trop fragiles pour stopper leur activités sans conséquences. PDG d’un grand groupe industriel, Jean-Marc (Vincent Perez) se retrouve victime de cette folie, tombant immanquablement sur des pompistes criminels sur la route qui le conduisait au mariage de sa fille. Et ce qui devait arriver arriva : il tomba en panne, l’obligeant à s’acheter une merde de voiture électrique dont l’autonomie est égale au temps de recharge. L’un des pires moments de sa vie, assurément. Encore en panne avec sa voiture électrique, toujours de par l’inconscience des pompistes, il fera néanmoins une rencontre qui changera sa vie : Marie (Vahina Giocante). Très loin de ses considérations capitalistes, elle lui montrera la voix du bonheur.
S’il y a bien une chose insupportable en France, c’est bien cette paresse criminelle qu’on appelle grève. Poussés par des syndicalistes agissant à l’encontre de la bonne marche des entreprises, les employés se retrouvent architectes de leur propre destruction, entraînant la faillite de leurs employeurs. Alors même si on nous présente le personnage de Jean-Marc comme un patron cupide et peu scrupuleux, il apparaît infiniment plus sympathique que ces ouvriers toxiques et on comprend sa philosophie de vie. Bonne bouille, grand charisme. Son périple routier est aussi amusant qu’intéressant, parcourant des paysages magnifiques en compagnie d’une créature qui ne l’est pas moins. L’alchimie opère et son regard nous envoûte, nous faisant presque oublier ses idéaux stupides. L’humour est fin, à aucun moment gênant, et la romance est assez belle. N’ayant pas vraiment d’histoire, le film n’est pas non plus excellent, mais il s’avère très divertissant et agréable.