Kuzco, l’empereur mégalo

Kuzco, l'empereur mégalo
2001
Mark Dindal

Les années 2000 ont été pour Disney synonyme de renouveau. Fini les sempiternelles fables assommées par des chansons souvent mauvaises et parfois en plus pénalisé par un scénario indigne (dédicace à Le Roi Lion), chaque nouveau Disney se démarquait drastiquement de ses prédécesseurs. Le film d’aventure s’était enfin trouvé des modèles du genre dans l’animation avec les très bons La Planète au Trésor et L’Atlantide, l’empire perdu, deux des meilleurs films de leurs studios. Ici, loin de ses univers de science-fiction, la firme se paye un trip humoristique inédit.

Comme le titre l’indique, l’empereur des Incas surnommé Kuzco a la folie des grandeurs et exulte de son pouvoir. À quelques mois de sa majorité, il est déjà au comble de sa consécration, vénéré de tous et exhibant une richesse incomparable. Et de toute façon, si quelqu’un dit le contraire il sera exécuté. Pour Irma sa conseillère, la situation est critique. Virée par cet excentrique, elle compte bien lui faire payer cet affront en mettant un terme à son règne et à sa vie. Mais confier pareille tache à son abrutit de valet était une erreur, le bougre l’ayant transformé en lama avant de perdre sa trace. Recueilli par le paysan qu’il compte exproprier (doublé par John Goodman qui conserve en français son doubleur officiel), Kuzco va prendre conscience des conséquences de ses actes. Mais de là à s’en soucier…

La liberté artistique, c’est beau. À première vue, on aurait pu croire que les créateurs du film sont devenu fous : un empereur incas (c’est déjà pas banal) qui nous raconte son histoire en faisant n’importe quoi. Il coupe la parole aux personnages en nous racontant ses pensées, il fait des pauses dans le film pour s’adresser au spectateur, il arrête même une fois une histoire car elle n’est pas uniquement centrée sur lui. En fait le principe c’est qu’on s’en fout du film, y’a que l’humour qui compte. De toute façon ce genre de film n’est jamais cohérent, alors pourquoi essayer ? Tiens mais pourquoi vous êtes là, c’est pas logique vous tombiez dans un ravin. Ah oui c’est vrai, mais qu’elle importance !

Tout le film est construit comme une barre de rire, et certains passages sont justes mythiques :  » – Oh oh. – Laisse moi deviner, on est sur le point de franchir une immense chute d’eau. – Yep. – Rochers pointus à la réception ? – Y’a des chances. – C’est parti ». Mais la véritable perle comique du film est Kronk, le valet naïf et benêt de Irma. Absolument toutes ses répliques sont cultes, même si certaines sont encore plus hilarantes que les autres, comme quand il s’entretien avec ses consciences : « – Regarde ce que je sais faire ! (le petit diable qui fait une prouesse gymnastique) – Mais, je ne vois pas le rapport avec la situation… (Kronk) – Non non, il a bon là. (l’ange) ». L’humour par l’absurde, et on est véritablement mort de rire. Mais en dehors de ça, il faut bien dire que le film est mauvais. Même s’il innove en dessinant enfin des ongles sur les mains, c’est graphiquement très pauvre. En même temps, pas besoin d’être ébloui pour rire (cf South Park). Après, il faut bien avouer que l’histoire est cabotine et les personnages caricaturaux. Donc soit on décide de le voir comme une très bonne comédie, soit comme un film d’animation un peu raté. C’est sûr ça change, mais l’expérience est réussie.

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