Les Aventuriers de l’Arche perdue
1981
Steven Spielberg
Voici l’une des plus célèbres et populaires saga d’aventure de l’histoire du cinéma. Réalisé par une légende du milieu, Steven Spielberg, le film mettait en scène le fraîchement acclamé Harrison Ford, sortant tout juste du second épisode de Star Wars dont son réalisateur, George Lucas, officie ici en tant que producteur et scénariste. Un succès qui fut phénoménale : 6,4 millions d’entrées en France et 390 M$ dans le monde. Un engouement d’un autre âge, car avec le recul certaines faiblesses sont criantes.
Pour sa toute première aventure, le professeur d’archéologie et grand explorateur Indiana Jones (Harrison Ford) s’est vu confié la tache retrouver l’arche d’alliance (coffre sacré où repose les tables de la loi confiées à Moïse) avant que les soldats nazis ne s’en emparent (le film se déroulant en 1936). Hasard des choses, il se trouve que le sceptre – ou du moins le médaillon qui l’ornait – indiquant la position de l’arche est en possession de son ex : Marion (Karen Allen). Mais la mission sera ardu : un concurrent archéologue a rejoint les allemands.
On veut bien consentir à quelques efforts, mais tout de même… Si déjà tout ce qui entoure l’arche repose sur un mensonge (voir le tout premier épisode d’Axolot, brillant orateur à découvrir d’urgence) puisqu’elle est en Ethiopie, la construction du scénario est douteuse. D’abord, pourquoi, alors que Indi sait comment trouver l’arche depuis des nombreuses années, a t-il attendu aussi longtemps ? La motivation de la compétition ? Ensuite, il n’y a pour ainsi dire pas d’enquête, de mystères à résoudre : toutes les clefs sont données d’entrée de jeu, et aucune révélation ne sera faite. On a là un aventurier un peu balourd qui fonce dans le tas sans réfléchir, et sa chance est insolente, avec encore à la clef les insupportables échanges de feu où les balles meurent inlassablement dans le décor. Pire encore, l’atmosphère du film n’est pas convaincante : la menace de la seconde guerre mondiale ne se fait clairement pas sentir. Après, on a effectivement un héros charismatique à défaut d’être efficace, et même si les décors sont fades, la fibre de l’aventure se fait présente, surtout grâce à la mémorable musique, emblème de la franchise. Quelques idées de mise en scène et une ambiance prenante, mais miné par un scénario risible et d’autres maladresses (comme des personnages secondaires stéréotypés), le film s’en retrouve tout juste sympathique. Une réputation largement surfaite.