Indiana Jones et le Temple maudit

Indiana Jones et le Temple maudit
1984
Steven Spielberg

Parce que les films d’aventure n’existaient pas encore sous une forme aussi épique, le très moyen Les Aventuriers de l’Arche perdue a réussi à en tirer profit et s’imposer comme nouvelle référence. Avec des recettes historiques, il était évident qu’une suite allait voir le jour, d’autant que le principe même du film se prêtait bien à de multiples histoires, mais la surprise fut bonne de constater que malgré l’hermétisme de Steven Spielberg quant aux suites, ce dernier ait rempilé derrière la caméra. Au programme, changement de scénariste et changements de décors : deux points réjouissants, mais le résultat sera sensiblement identique.

Une fois n’est pas coutume, cette suite n’en est pas une. L’histoire se déroule un an avant la quête de l’arche d’alliance, soit en 1935, alors que le professeur Indiana Jones (Harrison Ford) tentait de négocier avec un mafieux asiatique. Une affaire qui a mal tourné, et ce dernier a dû fuir le pays, sautant dans le premier avion trouvé, embarquant au passage un petit garçon qui l’aidait et une chanteuse de cabaret, prise dans le tourbillon des événements. Très mauvais choix puisque l’avion appartenait au même mafieux, et les pilotes – visiblement très riches et peu soucieux du prix d’un avion – ont donc laissé les commandes aux trois passagers clandestins, sautant avec les seuls parachutes à bord. Rescapés miraculeusement (même si à ce niveau on dépasse allègrement le miracle), ils vont se retrouver prit à parti dans une sombre affaire de magie occulte dans un dangereux temple.

Le début du film est tout sauf rassurant : si on tolère la liberté chronologique, difficile de crier au génie devant une énième fusillade ridicule au cœur d’une Asie stéréotypée à outrance. Le pire sera sans doutes le saut de l’avion, d’une bêtise affolante, sans parler de la montagne enneigée qui, quelques mètres plus loin, devient une jungle tropicale. Pire encore, on nous entiche tout le film durant d’une classique femme stupide et incapable, qui ne sert que de flatterie pour le héros, et on devra aussi supporter cette infamie de demie-lune, le petit enfant asiatique qui braille et fait chier avec ses commentaires usants. Et pourtant, on pouvait croire à un meilleur film que le premier par moment, notamment grâce à la trame de fond, plutôt bonne sur papier mais décevante en pratique. On retrouve la même gratuité dans l’aventure, complètement là arbitrairement, mais le côté divinité et secte barbare était prometteur. Et effectivement, on rentre plus facilement dedans et on nous gratifie de très bonnes scènes comme le fameux train de la mine, mais le niveau n’est pas spécialement meilleur. On notera aussi une surexploitation un peu saoulante du thème musical principal, d’autant plus dommage que certaines autres pistes auraient pu sortir du lot. Toujours de bonnes idées et de bonnes motivations, mais l’aventurier au fouet a du mal à vraiment s’imposer.

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