Harcelés
2008
Neil LaBute
La plupart des gens ne voient jamais leurs voisins, certains boycottent même les réunions de quartier / d’immeuble, mais d’autres nouent une vraie relation d’amitié. Et dans d’autres cas plus rares, on préférerai l’indifférence tant l’envie de s’entre-tuer est grande. C’est exactement ce qu’il va arriver à Chris (Patrick Wilson) et Lisa (Kerry Washington), jeune couple fraîchement marié et installé dans une grande maison d’un quartier chic de Hollywood. Un cadre idyllique pour commencer une nouvelle vie, à un détail près : leur voisin, Abel (Samuel L. Jackson). Nuisances sonores, visuelles et divers incidents semblent être de son fait, mais seulement voilà, toute riposte est impossible : le fameux Abel est un policier, soutenu par l’ensemble des effectifs locaux. Quelques erreurs d’interprétation, des problèmes de communication, une situation qui s’envenime et c’est une guerre qui se déclare.
Ah ouais, tu veux jouer à ça ? Tu va voir qui est le plus con et le plus raciste ! Une bataille entre voisins, une succession de coups bas et de sabotages : un programme d’autant plus alléchant avec l’immunité de l’un des deux partis. Le principe marche en effet très bien, surtout avec un casting pas si mauvais, du moins au début. À force on fini par laisser tomber les coups tordus pour se donner en spectacle avec des menaces, des insultes. Alors que le potentiel comique était énorme, le film bascule dans un drame psychotique entre deux hommes qui doivent faire face à de nombreux problèmes personnels et qui trouvent là l’occasion d’expulser toute leur colère. On perd ainsi le fil conducteur pour se focaliser sur la violence au détriment du scénario. Un angle certes intéressant, mais pas forcément le plus perspicace. Du coup, si le film reste plutôt bon, on regrette un peu ce qu’il aurait pu être.