Dans la vallée d’Elah
2007
Paul Haggis
L’esprit humain est faible. Bercé d’illusions durant sa jeunesse, l’homme doit faire face inexorablement à certaines réalités : l’amour est éphémère, souvent simulé, forcé, et la solitude de l’âme fini fatalement par nous emporter dans une profonde dépression. Il arrive que la réalité nous rattrape tellement vite qu’on ne peut le supporter, et beaucoup ont perdu la raison en voyant le masque de leur pays, de leurs frères d’armes tomber lors de la guerre d’Irak, l’une des plus immondes vue à ce jour.
Protéger sa nation, se battre pour ses valeurs, être un héros : voilà le genre de promesses auxquelles Mike a cru. Mais depuis son retour, il est porté disparu. Ex militaire de carrière, son père (Tommy Lee Jones) va tout faire pour le retrouver, mais hélas c’était déjà trop tard : son corps, ou du moins ce qu’il en restait après la boucherie infligée, fut retrouvé en plein désert au bord d’une route. Pas question pour lui d’en rester là, justice sera rendu, avec ou sans l’aide de la police et de l’armée.
Banal film d’enquête, on passe d’un avis de disparition à une investigation sur un meurtre, rebondissement inexistant tant il était prévisible, et de toute façon le secret est révélé très vite. Deux originalités viendront tenter de rendre l’expérience plus enrichissante : le savoir-faire impressionnant d’un vieux de la vieille, et le rapport à la guerre en Irak. Un premier point très réussi, mais le second est un concentré de redites sur un sujet dont on n’a que trop soupé. Certes, ne s’attarder que sur les fautes de l’armée américaine fait plaisir, mais ça n’en reste pas moins redondant. Alors oui, le film est solide, bien fait, construit de façon intéressante, et reposant sur un casting dantesque (Charlize Theron, Josh Brolin, James Franco et Susan Sarandon), mais on reste dans des domaines trop classiques pour pleinement décoller, surtout que la fin n’est pas assez recherchée. Du bon boulot, mais à quoi bon ?