Le Bison (et sa voisine Dorine)
2003
Isabelle Nanty
Pour son unique réalisation, au succès modéré, Isabelle Nanty revisite le conte de fée de manière originale. La princesse (elle) est enceinte de son cinquième enfant, est bouboule, colérique, et son statut de concierge de l’immeuble ne fait pas rêver. Pire encore, son mari (Pierre-François Martin-Laval) vient tout juste de se barrer. Mais quel prince charmant pour la sauver de son malheur alors ? Pour elle ce sera Le Bison (Edouard Baer), son nouveau voisin. Il n’est pas tout à fait d’accord et demande juste qu’on lui foute la paix, mais pas de bol, on lui demande pas son avis.
Très classique sur la forme comme sur le fond, le film est malgré tout une bonne pioche. L’idée de prendre un pauvre gars qui a rien demandé à personne et lui faire perdre le contrôle de sa vie, c’est amusant, surtout quand ça le saoule à ce point. Clairement le degré zéro de la romance, et c’est ça qui rend le film un peu spécial. Il ne souhaitait rien de ce qui lui est arrivé, il subit son quotidien dans la douleur, mais au final il y trouve bien plus que ce qu’il pensait. Une histoire qui me parle beaucoup : un gars simple qui préfère garder ses distances avec les enfants, mais qui se retrouve embarqué la dedans par la force des choses. Alors oui, un môme c’est chiant, ça braille, ça fait des caprices et c’est pas forcément très malin, mais c’est terriblement affectueux et attendrissant. Et à partir du moment où le non-héros se rend compte que son opinion n’est de toute façon pas prise en compte et qu’il lâche prise, le film en devient presque émouvant, tout en gardant sa fraîcheur et sa légèreté de ton. Une petite histoire simple et mignonne, qui ne va pas chercher très loin, mais à quoi bon ?