Bis

Bis
2015
Dominique Farrugia

Voilà donc la bonne grosse comédie de ces vacances de février, au scénario simple et frais, aux gags racoleurs et au casting composé de stars de la comédies qui ont leurs lots de succès à leur actif. Le moment détente, le film du dimanche soir sur TF1. Bref, la bonne comédie potache à la française qui va se taper ses deux millions d’entrées. Mais le film en est-il oubliable pour autant ? Sans pleinement exploiter son potentiel, il se laisse bien regarder.

Que changerait-on à sa vie si on pouvait tout recommencer à un moment où tout était encore possible ? C’est l’occasion exceptionnelle qui sera en effet proposée à Eric (Franck Dubosc), restaurateur qui a perdu l’amour de sa vie et dont les problèmes financiers le poussent à quitter le pays, et Patrice (Kad Merad), médecin lassé de sa vie éreintante, de sa fille qu’il ne voit jamais, de sa femme (Alexandra Lamy) pour qui il ne ressent plus rien. Suite à une soirée des plus arrosées, les deux vieux amis vont se réveiller en 1986, lors de leur dernière année au lycée, leur donnant l’occasion de tout changer, de refaire le monde, de mettre de l’ordre dans leurs vies.

Alors que le naufrage Camille Redouble est encore présent dans tous les esprits, ou devrait l’être du moins tant un plagiat aussi lamentable ne mérite que le mépris, voilà qu’un autre film français joue dans la cours du retour providentiel lors de cette même année de terminale. Néanmoins, la comparaison s’arrête là, le traitement étant singulièrement différent. L’accent est beaucoup plus mit ici sur l’humour, bien qu’on retrouve également l’éternelle quête d’amour et de reconnaissance familiale (avec notamment dans les rôles des parents des deux compères Julien Boisselier, Gérard Darmon et Anne Girouard) pour ainsi se servir copieusement dans le registre émotif facile. Pour l’humour aussi le film fait dans le facile, mais ce n’est pas pour autant qu’il le fait mal, bien au contraire. Les personnages sont attachant, intéressants et travaillés, ayant chacun un point sur lequel ils nous émeuvent (la femme pour l’un, le père pour l’autre). Le film est touchant, sincère, et cette plongée au cœur des années 80 fait un bien fou tant la nostalgie est forte. Pour autant les regrets sont nombreux : le concept de vouloir se servir de ses connaissances futures pour s’enrichir tenant tout juste de l’anecdote. Une belle comédie très efficace malgré tout, loin d’être aussi simple et futile qu’on aurait pu le penser.

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Une réponse à Bis

  1. Julien dit :

    Perso, je n’aurais pas fait le parallèle avec Camille redouble (que je confirme avoir trouvé très bon), mais plutôt avec Quartier lointain (le manga plutôt que le film raté).
    Le héros de Quartier lointain, comme Dubosc dans Bis, a perdu son père et s’était brouillé avec lui avant sa mort sans jamais avoir pu lui parler une dernière fois.
    Ce que j’ai bien aimé dans Bis, ce sont surtout les auto-références, où ils parlent de films dans lesquels ils ont joué (Bienvenue chez les Ch’tis, Camping, …).

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