Balade entre les tombes
2014
Scott Frank
Après Huit millions de façons de mourir sorti il y a déjà 28 ans, voici le grand retour de Matt Scudder, héros d’une saga littéraire riche de quelques 18 livres écrits par Lawrence Block, mais difficile de faire aboutir un projet dont la première tentative fut un bide considérable en terme de recettes. Et avec celui-ci pas passé loin de l’accident (53 M$ dans le monde pour 28 M$ de budget), il est certain que l’écrivain n’est pas prêt de se voir à nouveau honoré par une autre adaptation.
Ancien agent de police qui a quitter les forces de l’ordre après avoir commit une bavure, Matt Scudder (Liam Neeson) est désormais détective privé, raclant les bas fonds du milieu criminel. Son dernier client en date, Kenny Kristo (Dan Stevens – alias Matthew Crawley dans Downton Abbey), un important narco-trafiquant, souhaite retrouver les meurtriers de sa femme, qui après l’avoir enlevé se sont joué de lui, ont encaissé la rançon mais n’ont pas restitué son corps, du moins pas en un morceau. Un mode opératoire non sans rappeler une vieille affaire non-élucidée, mais qui ouvre ainsi une piste pour le détective de l’ombre.
Les premières minutes du film laissent espérer un quelconque changement pour Liam Neeson, éternellement une montagne insubmersible bad-ass, mais qui semblait au moins adopter un look nouveau. Il n’en sera rien : passé le flash-back on retrouve Liam avec la même dégaine qu’il a depuis des décennies. Une certaine lassitude s’installe par rapport à son personnage, notamment avec Taken 3 qui prend cher aux Etats-Unis. L’histoire est elle aussi banale au possible : des trafiquants, des enlèvements, un justicier, son acolyte et deux méchants. L’acolyte est à son tour un cliché sur pattes, sorte d’enfant intellectuel de mes deux avec des principes à la con, génie en informatique, forcément chétif avec un problème de santé, en famille d’accueil, et qui ne suit jamais les règles. Mise à part ça l’enquête patauge et le détective n’a rien de brillant, commettant pas mal d’erreurs et jouissant d’une chance assez immense. L’ambiance est malgré tout pesante, prenante, et on suit le film avec attention, sans toute fois se soucier vraiment des personnages. À réserver aux fans de l’acteurs, car sinon l’intérêt est plutôt limité.