Les Châtiments

Les Châtiments
2007
Stephen Hopkins

Décidément, le hasard fait bien les choses : quelques jours à peine après avoir (re)vu Les Dix Commandements, voilà un film d’horreur qui en reprend les châtiments divins. Mais cela est loin d’être une bonne chose, la combinaison cinéma horrifique et culte religieux étant usée jusqu’à la moelle. Et effectivement, le film ne réinvente pas le genre, expliquant ses résultats très mitigés en salle (les quelques 22 M$ de bénéfices n’ont probablement même pas couverts les frais de publicité).

Ex pasteur qui a perdu la fois, Kathrine Winter (Hilary Swank) s’est depuis reconvertie en traqueuse de mythe avec son collègue Ben (Idris Elba), trouvant systématiquement une preuve scientifique pour expliquer des événements d’apparences divins. Dans une petite ville du Tennessee, inquiets par rapport à leur court d’eau qui est devenu une rivière de sang, leurs habitants vont faire appel à ses services, pensant que la fille d’un des leurs (AnnaSophia Robb) serait le diable en personne, venu répandre ses fléaux sur Terre. Une mauvaise blague à première vue, mais les événements étranges vont se multiplier.

Parmi les choses les plus indigestes au cinéma, les exorcismes sont en très bonne place à force de pulluler dans une gratuité totale, preuve d’un manque d’originalité abyssal. Fort heureusement, alors que la petite fille semblait être victime de possession, on échappera à un énième exercice du genre, mais ça n’est pas pour autant qu’on en sortira grandi. Une ville glauque, une personne qui a perdu la fois qui sera soumise à des témoignages qui auront de quoi la faire replonger, un enfant qui fait peur et des vision cauchemardesques, ça n’est pas tellement moins éculé. En revanche, ce qui permet au film de se défendre un tant soit peu, c’est son professionnalisme. Une belle réalisation esthétique, des effets spéciaux qui coûtent une blinde, et des acteurs de renom pour nous rassurer un maximum. C’est suffisant pour nous mettre dans l’ambiance, mais malgré quelques efforts d’écriture, le scénario n’en reste pas moins ennuyeux par moments, et on ne peut pas dire que le frisson soit très présent. Dans le genre, on préférera The Weaker Man (bien que les notes me fassent douter quant à mon chaleureux souvenir du film), me semble t-il bien plus stressant et terrible dans ses révélations.

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