Les Dissociés

Les Dissociés
2015
Raphaël Descraques

C’était un peu un rêve qui devenait réalité : les Suricate, l’équipe derrière le Golden Moustache, dont certains ont participé à Le Visiteur du Futur et Frenchball, faisant un beau et grand film. Mais bon, passer d’un format très court et efficace à celui du long-métrage n’est pas forcément évident, et plusieurs y ont laissé des dents. On pense notamment à N’importe qui, dont le film fut une amer déception. Et là encore, bonne blague sur le principe, l’idée se fera pesante sur 75 minutes.

Caché aux yeux de tous grâce à des règles de discrétion bien strictes, un pauvre couple va faire les frais du monde des dissociés. Êtres capables d’échanger leurs corps avec autrui, les dissociés sont sur la trace de l’un d’entre eux, un homme dangereux capable de contrôler les corps qu’il touche, chose inédite. Embarqués malgré eux dans cette histoire, Ben et Lilly vont se réveiller dans le corps de deux hommes inconnus, avec dans leur appartement une petite fille de huit ans coincée dans le corps d’un grand homme barbu.

À priori, le film avait tout pour être une belle petite pépite. Bénéficiant du savoir faire de l’une des plus brillante équipe Youtube, le film est très bien réalisé, jouit d’effets spéciaux de qualité, réuni nombre de nos personnages préférés, possède des gags inventifs, et le scénario a un fort potentiel. Un monde où les gens peuvent acquérir des pouvoirs de contrôle mental ou physique, des sortes de super-héros à la française, et ça en jette. On rit de temps à autre et l’histoire est encore une fois très bonne, mais pas mal de choses fonctionnent mal voir pas du tout, surtout le début. Long à se mettre en place, le film rate l’introduction des changements de corps avec un malaise qui l’emporte sur le rire, et le fait qu’il n’y ait pas d’évolution entre les petites vidéos sur Youtube et la passage en film, que ce soit sur le fond ou sur la forme, renforce l’impression d’une vidéo étirée, ou alors une compilation bâtarde de plusieurs vidéos, un peu comme dans certaines parties des derniers livres de Kaamelott. L’effort est en revanche louable et il ne s’agit de toute façon que de la première tentative de l’équipe, et nulle doute que le prochain sera bien mieux calibré.

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