Le Prodige

Le Prodige
2015
Edward Zwick

Depuis l’arrivée des ordinateurs dans les années 80, les échecs ont prit un tournant depuis que les plus grands champions au monde se sont vu battre par une « simple » machine, et peu à peu le public s’est désintéressé de cette discipline de l’esprit. Le cinéma s’y intéresse pourtant de temps à autre, comme ce fut le cas un peu plus tôt dans l’année avec Le Tournoi, film français très réussi. Avec un réalisateur de légende aux commandes, Edward Zwick, on ne pouvait que se réjouir, mais le résultat sera pourtant bien plus scolaire.

Considéré comme le plus grand joueur d’échecs de l’histoire, Bobby Fisher (Tobey Maguire) a commencé très tôt à pratiquer ce jeu, se classant parmi les meilleurs avant l’age de dix ans, et devenant champion des Etats-Unis à 14. Son chemin vers le titre mondial était tout tracé, mais avec un système d’équipe russe truquant le comptage des points, il quitta la compétition. Dans un contexte de Guerre Froide où s’écraser devant les russes était un signe de faiblesse inacceptable, son ami Lombardy (Peter Sarsgaard) va réussir à le convaincre de revenir et affronter le champion en titre, le soviétique Boris Sapssky (Liev Schreiber).

Un biopic sur une légende des échecs, ça peut nous paraître risible tant le phénomène est depuis des lustres passé de mode. Ainsi dont, se dire qu’il y avait autant d’enjeux par rapport à la guerre, que tant de gens le suivaient, que cela faisait les gros titres des journaux papiers et télévisé alors qu’aujourd’hui même Arte n’en ferait pas un reportage, c’est dure à croire et ça n’aide pas à rentrer dans l’histoire, alors même que l’angle d’approche et de narration du film Le Tournoi trouvait pour sa part un bel écho. De même, on ne parle ici jamais de plaisir de jouer, on ne voit que l’apprentissage des stratégies et l’exercice d’esbroufe du jeu sans échiquier. Donc malgré de belles performances de la part des acteurs, d’une ambiance visuelle soignée et d’une époque bien restituée, on reste un peu distant.

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